Evasion — Agde / Le Cap d'Agde

Un si grand Hérault : le Fort Brescou, témoin à l'histoire de sang et de sel

Le Fort Brescou, île volcanique imprégnée de mystère et d'histoire, se dresse majestueusement au large du Cap d'Agde. En son sein, résonnent encore les légendes des pirates, les échos de la puissance militaire et la beauté préservée de la nature environnante.

Une histoire riche en rebondissements

Jadis, cette île servait de repère aux corsaires et aux pirates qui semaient la terreur sur les mers. Au XVIe siècle, le redoutable Barberousette, de son vrai nom Gaspard Dot, usait de feux allumés sur le mont Saint Clair à Sète pour tromper les navires qui croyaient se diriger vers le phare d’Agde. Le pirate s’emparait alors de leurs richesses et rejoignait l’îlot de Brescou pour se mettre à l’abri.

L’histoire militaire du Fort Brescou remonte au XVIe siècle. En 1586, sur ordre du Vicomte de Joyeuse, un premier fort fut érigé sur cette île singulière. Puis, en 1632, Louis XIII ordonna sa destruction, mais il fut sauvé par Richelieu qui y voyait l’emplacement idéal pour un grand port militaire. C’est à cette époque que fut construite la digue Richelieu, encore visible aujourd’hui. Cependant, le décès du cardinal en 1642 retardera les travaux, qui ne reprendront que sous la direction de l’Ingénieur Antoine Niquet, élève de Vauban.

De 1680 à 1852, le Fort Brescou fut utilisé comme prison, accueillant notamment des Huguenots persécutés. Déclassé par la suite, il fut attribué aux Ponts et Chaussées en 1889. Sa dernière occupation remonte à la période de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les Allemands en firent usage de fin 1942 à juin 1944.

Le Fort Brescou, véritable bijou architectural, épouse la forme du rocher sur lequel il repose. Il se compose de quatre bastions, chacun portant le nom d’un saint : le bastion royal, le bastion Sainte-Anne, le bastion Saint-Antoine et le bastion Saint-André. Malheureusement, seules les fondations de la Tour du Fanal du XVIe siècle, qui supportaient autrefois le vieux phare, subsistent encore aujourd’hui. Un second phare fut construit en 1836, puis automatisé, et le dernier gardien quitta l’île en 1989.

Fort Brescou ©Renaud Dupuy de la Grandrive
Fort Brescou ©Renaud Dupuy de la Grandrive

Au gré des vagues

Le Fort Brescou est également un site d’une grande valeur écologique. En 2008, il fut classé “zone de protection spéciale Natura 2000” afin de préserver les fonds marins environnants. Les nombreux éperons rocheux qui parsèment la zone en font un passage difficile, favorisant ainsi le développement d’espèces méditerranéennes telles que les posidonies.

Afin de redonner tout son attrait au Fort Brescou, des travaux de restauration et d’aménagement sont actuellement en cours. Ces derniers ont été rendus possibles grâce au soutien du Crédit Agricole du Languedoc et de la Fondation Crédit Agricole – Pays de France. Une fois restauré, le Fort Brescou ouvrira à nouveau ses portes au public, permettant ainsi aux visiteurs de plonger dans l’histoire de la région lors de visites historiques. En attendant, il se livre aux regards des curieux qui, depuis la mer ou la rive, admirent ses contours.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.