Un si grand Hérault : Saint-Étienne d'Issensac, patrimoine au présent bavard
Niché dans une garrigue envoûtante, au cœur de la magnifique vallée de l'Hérault, ce majestueux ouvrage de maçonnerie dépasse sa fonction de simple lien entre Saint-Bauzille-de-Putois et Causse-de-la-Selle. Il incarne l'histoire d'une époque révolue.
Un héritage énigmatique
Construit au XIVe siècle pour peut-être remplacer un pont en bois, le Pont de Saint-Étienne d’Issensac a été préservé au fil du temps, bien que de nombreuses restaurations post-XVIIe siècle suggèrent la perte d’éléments médiévaux originaux.
À l’époque pré-Révolution française, Saint-Étienne d’Issensac prospérait en tant que paroisse, regroupant plusieurs métairies locales. Bien que son église romane subsiste, elle a perdu sa fonction sacrée. Le pont, autrefois connu sous le nom de pont Saint-Estève, est un vestige de cette période.
Face aux caprices
Le Pont de Saint-Étienne d’Issensac, long de 60 mètres et large de seulement 2,90 mètres, possède trois arches en plein cintre, façonné en pierres calcaires locales et solidement ancré dans la roche. Sa hauteur imposante de 17,35 mètres le rendait adapté aux piétons, charrettes et animaux. Des caractéristiques architecturales uniques, comme les avant-becs et arrière-becs triangulaires, protègent le pont des caprices du courant et créent des espaces de refuge sur les côtés de la chaussée.
Au fil de l’eau
Aujourd’hui, cet endroit offre plus qu’un patrimoine architectural unique. Il propose une aire de baignade surveillée en juillet et août, permettant de se rafraîchir dans les eaux cristallines de l’Hérault tout en admirant ce joyau médiéval. Hors saison estivale, c’est une oasis de nature préservée et un lieu chargé d’histoire religieuse en tant qu’étape importante pour les pèlerins de Saint-Jacques. D’ailleurs, la chapelle moyenâgeuse perchée sur son promontoire, classée monument historique, attire le regard.