Univers : le satellite Cheops a découvert une planète en forme de ballon de rugby
La planète dénommée 'WASP-103b', se trouve dans la constellation d’Hercule (à 1800 années lumière de nous). Ce sont les forces de marée entre la planète et son étoile hôte WASP-103 qui sont responsables de cette 'déformation.'
(Vue d’artiste de la planète WASP 103b et de son étoile © ESA)
La mission Cheops de l’ESA a révélé qu’une exoplanète, orbitant autour de son étoile hôte en une journée, a une forme ovale qui ressemble à un ballon de rugby. C’est la première fois que la déformation d’une exoplanète est détectée. Ces travaux font l’objet d’une étude parue le 11 janvier 2022 dans la revue Astronomy & Astrophysics, à laquelle ont contribué des chercheurs de l’Observatoire de Paris – PSL, de Sorbonne Université et du CNRS.
La force des marées
Sur la Terre, les marées océaniques sont le résultat de l’attraction de la Lune, mais peu de notre étoile, le soleil. Pour WASP-103b, la planète qui est deux fois plus grande que Jupiter (avec 1,5 fois sa masse), les astronomes ont pensé que sa proximité avec ‘son étoile’ déclenchait des marées monumentales. Avec les données de Cheops de l’ESA, combinées avec celles du télescope spatial NASA/ESA Hubble et du télescope spatial Spitzer de la NASA, ils ont pu analyser comment les forces de marée déforment l’exoplanète.
“La déformation est extrêmement grande, de l’ordre de 10% . Le rayon fait 140 000 km et le bourrelet fait 10 000 km dans la direction de l’étoile. WASP-103b offre toujours la même face à son étoile d’où cette dissymétrie. À l’arrivée, la forme sphérique est aplatie donnant à cette planète l’allure d’un ballon de rugby” explique Jacques Laskar, directeur, au sein de l’Observatoire de Paris- PSL, de l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides – IMCCE et coauteur de la recherche.
En savoir plus sur Cheops
Cheops est une mission de l’ESA développée en partenariat avec la Suisse, avec un consortium coordonné par l’Université de Berne, et avec des contributions importantes de l’Autriche, de la Belgique, de la France, de l’Allemagne, de la Hongrie, de l’Italie, du Portugal, de l’Espagne, de la Suède et du Royaume-Uni.
La France participe à la mission Cheops. Le Laboratoire d’Astrophysique de Marseille a développé le logiciel de traitement et de calibration des données. Des scientifiques du LAM, de l’IMCCE, de l’Institut de planétologie et d’astrophysique de Grenoble, de l’Institut du physique du globe de Paris et de l’Institut d’astrophysique de Paris sont impliqués dans l’analyse scientifique des données de Cheops.