Vallée de l'Hérault : 7 lieux à visiter pour comprendre l'histoire du territoire
Sculpté par les eaux et le temps, le territoire de la vallée de l'Hérault a très tôt suscité l'intérêt des hommes...
Dolmen du Gallardet – Le Pouget
Le Dolmen du Gallardet, également connu sous le nom de Dolmen du Pouget, est une sépulture mégalithique remarquable datant de près de 4500 ans. Il occupe une place prééminente parmi les monuments funéraires préhistoriques de la région, tant par sa taille que par sa beauté. Juché sur le sommet d’une colline qui domine la vallée de l’Hérault, au sud-ouest du village, ce dolmen s’étend sur environ 12 mètres de long et repose au cœur d’un tumulus d’environ 25 mètres de diamètre. Sa conception est délibérément pensée pour être visible, ce qui suggère une signification religieuse et sociale semblable à celle qu’une église avait dans les temps chrétiens.
Le Roc de Pampelune – Argelliers
Le village d’Argelliers s’est acquis une renommée bien méritée grâce à la découverte de l’oppidum du Roc de Pampelune, un site datant des Ve et VIe siècles qui a servi d’habitat pendant de nombreux siècles. L’existence de ce précieux site archéologique fut mise en lumière dans les années 1965-1966, suite à des pillages clandestins sur le sommet du Roc. En 1965, les vestiges d’un édifice religieux, lié à l’Abbaye d’Aniane, furent mis au jour, incluant notamment un sarcophage en marbre orné de motifs de l’École d’Aquitaine. Cette découverte initiale fut déjà significative. Cependant, dans les années 1980, de nouvelles prospections révélèrent que l’église n’était pas le seul édifice établi sur le Roc. Les recherches mirent au jour un rempart ainsi que de nombreux autres édifices en pierre, souvent associés à des enclos, ainsi qu’une variété de mobilier datant des Ve et VIe siècles.
L’abbaye et le village – Aniane
Aniane se distingue comme la première ville monastique de la vallée de l’Hérault. Fondée en 782 par Saint-Benoît d’Aniane, également connu sous le nom de Wittiza, un aristocrate fils d’Aygulf, comte de Maguelone, l’abbaye bénédictine et l’église Saint-Sauveur marquent le début de cette communauté sur le territoire futur de la commune. L’abbaye d’Aniane devint ainsi un centre majeur pour la propagation de la règle bénédictine dans le royaume d’Aquitaine, et Benoît d’Aniane fut par la suite sollicité à la cour de Louis le Pieux pour initier la réforme des monastères dans l’ensemble de l’Empire carolingien. Au XIIe siècle, une enceinte fortifiée, entourant la paroisse Saint-Jean-Baptiste et l’Abbaye Saint-Sauveur d’Aniane, est déjà mentionnée, témoignant d’un modèle d’urbanisme médiéval bien conçu. Malheureusement, les bâtiments conventuels, agencés autour du cloître, ont subi des transformations après la Révolution, servant successivement de filature de coton puis de maison de détention. Malgré ces tribulations, le village a préservé des éléments remarquables de son histoire. On peut y admirer trois portes de son enceinte fortifiée, des lavoirs, la chapelle des Pénitents, la fontaine et la chapelle Saint-Laurent, ainsi que l’église. Bien entendu, l’abbaye reste au cœur des visites et des travaux de restauration, témoignant de son importance historique et de son héritage spirituel.
La Tour Sarrasine – Gignac
Perchée sur un promontoire abrupt et offrant une vue impressionnante depuis la plaine sur des kilomètres à la ronde, “la Tour de Gignac” se présente comme un remarquable vestige médiéval, comptant parmi les éléments d’architecture militaire les plus importants du canton. Autrefois intégrée à un ensemble fortifié, abritant une citadelle protestante au XVIe siècle, cette tour majestueuse demeure le seul témoignage encore visible du Castrum, remontant probablement au XIe siècle. La tour avait initialement une vocation défensive, mais elle fut progressivement délaissée et resta longtemps sans usage jusqu’à ce qu’elle soit transformée en réservoir lors de la mise en service du service public d’adduction d’eau en 1861. À cette occasion, une restauration partielle fut entreprise et une vasque fut ajoutée sur le flanc Nord.
Le Castellas d’Aumelas – Aumelas
Le castrum d’Aumelas constitue un jalon essentiel dans le rayonnement et la renommée des Guilhem de Montpellier, dynastie remontant à près d’un millénaire. Au fil du temps, ce site fut détenu successivement par le roi d’Aragon, puis par le roi de Majorque suite à la division du Domaine de Jacques II d’Aragon après 1276. Finalement, en 1349, Aumelas fut définitivement cédé au roi des Francs. Les vestiges du château, témoignant de près de six siècles d’occupation allant du XIe au XVIIe siècle, possèdent un intérêt archéologique considérable. Ils nous offrent une précieuse fenêtre sur l’histoire de ces lieux et sur l’évolution de la région au cours des siècles passés. Sa richesse l’a conduit à être inscrit au titre des Monuments Historiques en 1989.
L’église Saint-Pargoire – Saint-Pargoire
L’église Saint-Pargoire est mentionnée dès le IXe siècle comme appartenant à l’Abbaye de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert. Cependant, les XIIIe et XIVe siècles ont joué un rôle déterminant pour le village en favorisant une période d’expansion économique qui s’étendit à toute la région, permettant ainsi à ce dernier de s’émanciper. Les murs de l’agglomération s’enroulent autour de l’église, suivant les dénivellations du terrain et les méandres du Pontel, un ruisseau qui entourait les remparts dans leur quasi-totalité. Vus du ciel, ces murs dessinent la coquille d’un escargot autour de l’église. Cette dernière fut probablement édifiée sur l’emplacement d’une église primitive plus petite, pendant la phase de prospérité de la fin du XIIIe et du début du XIVe siècle, comme évoqué précédemment. Symbole de la naissance de l’architecture gothique rurale méridionale, l’église Saint-Pargoire se distingue comme l’une des plus spacieuses de la région. Imposante, elle s’élève majestueusement au cœur du village qui l’enchâsse. Contrairement aux canons de l’art gothique du Nord, lumineux et aérien, l’architecture gothique rurale méridionale de l’église Saint-Pargoire réside dans un compromis subtil, combinant la résistance et l’adaptation de l’art roman à l’art gothique. Par ailleurs, au XIXe siècle, cette église fut agrémentée de vitraux d’une qualité exceptionnelle, témoignant ainsi d’un âge d’or économique et architectural de la région.
Le Castellas – Montpeyroux
Tout comme le site d’Aumelas, le castellas de Montpeyroux est un ensemble fortifié exceptionnel. Il est probable qu’au XIIIe siècle, il ait été utilisé pour accueillir la population du village. Pendant les guerres de religion, le site semble avoir servi de refuge pour les populations locales et leurs troupeaux. Cependant, au XIXe siècle, la construction d’un couvent de sœurs bénédictines, délibérément démoli quelques années plus tard, a effacé toute trace du corps de place qui incluait la chapelle castrale Saint-Pierre, le donjon et la demeure seigneuriale mentionnés dès 1212. Malgré cela, l’ensemble de ce site demeure original et unique dans la Vallée de l’Hérault, grâce à l’étendue de ses murailles qui sont restées debout. Sa valeur historique et architecturale est si significative qu’il a été protégé en tant que site inscrit depuis 1943.
Abbaye de Gellone – Saint-Guilhem-le-Désert
L’église abbatiale, véritable chef-d’œuvre de l’art roman, est une merveille architecturale dont la nef atteint la hauteur impressionnante de 18 mètres. À la fondation de l’Abbaye de Gellone en 804 par Guilhem, Charlemagne lui confie un fragment de la Vraie Croix qu’il avait reçu du patriarche de Jérusalem. Cette précieuse relique contribue grandement à la renommée de l’abbaye et est désormais exposée dans la crypte, témoignant de sa valeur spirituelle et historique. Rapidement, le monastère bénédictin devient une halte privilégiée sur le chemin de Compostelle. Cependant, malgré son prestige, elle n’échappe pas aux tumultes de l’histoire. Au XVIe siècle, les guerres de religion l’entraînent dans un déclin progressif. Heureusement, grâce à l’engagement de la congrégation de Saint-Maur, le monastère est préservé de la ruine et continue d’exister jusqu’en 1790. À la Révolution, l’abbatiale est transformée en église paroissiale du village, tandis que les bâtiments conventuels sont vendus comme biens nationaux et utilisés pour abriter une filature et une tannerie. Heureusement, dès 1840, l’intervention des Monuments Historiques permet d’arrêter le processus d’abandon. Une vaste restauration, entreprise avec succès de 1960 jusqu’à nos jours, a redonné à l’édifice son aspect originel.