Vallée de l’Hérault : l’abbaye d’Aniane, art, culture et renouveau, vers une nouvelle vie !

Investissement total de la CCVH 2 millions et 479.000 euros HT, financés à 33% par l’État avec la mobilisation des crédits de la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles) à hauteur de 14%, du fonds Vert avec 9% puis 7% pour le Département de l’Hérault et 2% pour la Région Occitanie.

Forte de ses 28 communes du canton de Gignac, la Communauté de communes Vallée de l’Hérault va doter ses plus de 42 000 habitants et ses visiteurs d’un nouvel espace culturel pour des expositions, des concerts, et des spectacles au cœur de l’abbaye d’Ariane à 15 minutes de Montpellier. Les travaux pour dessiner ce nouvel avenir commenceront dès le mois de juin 2024.

L’abbaye a traversé 12 siècles d’Histoire. Elle va prendre à nouveau un premier rôle dans le triangle d’or de la Vallée de l’Hérault, une nouvelle pépite arrive. Jean-François Soto, président de la CCVH, explique : « Aniane fait partie d’un des fleurons de la vallée de l’Hérault […] pour nous c’est vraiment essentiel de commencer aujourd’hui à concrétiser un lieu qui permettra […] de renforcer le cœur de ville, avec les métiers d’art, l’habitat […] du culturel, l’école de musique, des pièces de théâtre et puis d’autres événements comme des sons et lumières, un lieu de partage, un lieu patrimonial, un lieu rénové, un lieu d’avenir. »

Projet porteur pour la Vallée de l’Hérault, le vendredi 24 mai a marqué le début officiel des travaux de réhabilitation de l’abbaye d’Aniane, site protégé depuis 2004. Cette propriété de la CCVH depuis 2010 va devenir l’un des moteurs du développement culturel et économique du territoire. Inscrite dans le cadre du Grand site de France-Grand site d’Occitanie, ce projet joue sur trois axes : patrimonial et culturel ; économique ; touristique et urbain. Les bâtiments historiques vont voir naitre un centre de diffusion artistique (avec une jauge de 250 places assises), un village des métiers d’art, avec ateliers, espaces de présentation et vente, sans compter un hôtel d’entreprises dédié à la formation, l’architecture, la création artistique et numérique. Et surtout, sans oublier : l’envie de faire d’Aniane un pôle de création intégré, avec des aménagements favorisant l’accessibilité et la circulation active.

Les discours lors du lancement ont démontré l’importance de l’abbaye pour la mémoire collective et son potentiel pour l’avenir. Claude Carceller, Vice-président de la CCVH et ancien éducateur, a rappelé le rôle du site dans la réinsertion sociale. Philippe Salasc, maire d’Aniane, a évoqué l’influence historique de l’abbaye sur la vallée de l’Hérault et au-delà, grâce à Saint Benoît d’Aniane. Le maire a aussi donné la parole à son prof d’Histoire Louis Villaret, ancien président de la Communauté de communes. 

Émouvant aussi, Philippe Salasc a partagé son itinéraire avec ces mots : « c’est un village [Aniane, NDLR] qui m’a adopté quand j’avais dix ans, je suis le dernier enfant qui est né au fond du lac du Salagou […] Ce village m’a accroché, et c’était beaucoup, beaucoup d’émotions, quand vous n’avez plus de terre, quand vous n’avez plus rien, d’être accepté. »

Fresque : « un combat pour la Liberté », un beau geste artistique qui symbolise toute la philosophie du projet réalisé par Mara et Kuro, deux artistes peintres qui ouvrent une fenêtre vers l’espoir et la rédemption. « Ce lieu est intemporel, en évolution permanente » et Mara en convient, « on peut penser à la liberté dans le sens spirituel du terme dans cette abbaye », mais il confirme focus est fait dans la réalisation de la fresque « sur cet aspect de combat, de combativité par rapport aux jeunes qui ont été emprisonnés ici. »

Claude Carceller, quant à lui, a cette approche : « si la Communauté de communes s’est investie dans ce lieu, c’est justement par rapport au passé. Je crois que l’on avait un devoir de continuité par rapport à l’histoire, par rapport à ce qu’ont pu faire les moines qui étaient à l’origine les créateurs de notre territoire. » 

Hussein Bourgi, sénateur de l’Hérault a défini ce projet comme « un acte de foi laïque, » et il a salué « une action politique visionnaire portée à l’époque par Louis Villaret. » Eric Suzanne, sous-préfet de Lodève, a promis une compensation de l’État pour l’achat de l’abbaye. Les travaux devraient durer 12 mois, suivis d’autres chantiers, notamment la mise en sécurité et la couverture du cloître.