Vécu, Agde : Emmanuel, "j'ai vécu une expérience de mort imminente"
Emmanuel a 55 ans. Aujourd'hui en parfaite santé, il a pourtant passé plusieurs jours dans le coma il y a quelques années, et vécu une expérience de mort imminente qui a changé sa façon de voir la vie…
Photo © Constant Loubier / Unsplash.
L’expérience de mort imminente (“near death experience” en anglais) est un fait non encore expliqué par la science. Ce phénomène mystérieux se manifeste chez certaines personnes lors d’un coma. Emmanuel livre son témoignage, surprenant. “C’était en 2009. Après un accident de la route, je me suis retrouvé dans le coma pendant 48 heures. A cette occasion, j’ai vécu une chose qui a modifié ma vie pour toujours… J’ai ‘vu’ une lumière au bout d’une sorte de chemin. Cette lumière était particulièrement intense et chaude. Plus je marchais sur ce chemin, plus je m’approchais de cette source de lumière vive et attirante, et mieux je me sentais. Ce fut un moment particulièrement agréable.”
“Il m’a semblé passer du temps à contempler cette lumière, à baigner dedans, quand tout à coup, j’ai eu la sensation d’en être extirpé. J’ai ressenti du froid, la couleur avait disparu. Et je me suis réveillé en soins intensifs… Je regrettais d’avoir quitté ce sentiment de plénitude et d’accomplissement total. Et en même temps, j’étais content quand j’ai réalisé que j’avais failli mourir, et que je m’étais réveillé du coma. Surtout que ma famille était au pied de mon lit d’hôpital. Leurs yeux reflétaient tant de joie de me savoir sauvé !”, complète Emmanuel.
Pendant ses mois de convalescence, Emmanuel repense souvent à cet événement, aux sensations extraordinaires qu’il a ressenties. “Moi qui ne suis pas croyant, j’ai cherché des explications scientifiques à ce qui m’était arrivé. Mais il n’y en avait pas réellement. Peut-être étais-je shooté par les antidouleurs pendant mon coma ? Est-il possible qu’ils aient provoqué ce ‘rêve’ étrange ? Je n’avais pas envie de penser qu’un dieu quelconque s’était manifesté à moi. Et en même temps, cette expérience était tellement hors du commun ! Finalement, j’ai décidé de lui donner un sens. Celui d’une nouvelle naissance qui m’était offerte. J’ai senti que ma vie avait de l’importance.“
Emmanuel décide alors de croquer la vie à pleines dents. “J’ai décidé de me réconcilier avec les quelques personnes avec lesquelles j’avais eu des différends. Et lorsque j’ai été rétabli, j’ai rassemblé ma famille et mes amis autour d’une grande fête, et je leur ai dit à quel point je les aimais tous. J’avais écrit un mot à chacun et chacune lui disant en quoi il ou elle m’était cher. Ils étaient très émus.”
Puis il réorganise sa vie : “J’ai décidé d’accorder plus de temps aux menus plaisirs de la vie, aux promenades dans la nature, à dialoguer avec les gens, à cuisiner. J’ai aussi réalisé quelques-uns de mes plus grands rêves. J’ai par exemple fait un tour en montgolfière au-dessus des châteaux de la Loire. Je me suis dit que la vie est trop courte pour ne pas en profiter pleinement !”
Côté cœur, il fait également des efforts… “Célibataire depuis sept ans, je me suis dit que ce n’était pas une fatalité, et j’ai entrepris de trouver l’âme sœur. J’ai donné plus de chance au hasard, j’ai rencontré plus de personnes, ouvert ma vie… Et un an après, je rencontrais Véronique, qui partage désormais ma vie”, détaille-t-il.
Emmanuel dresse un bilan de cet événement qui a changé sa vie : “Finalement, ce terrible accident qui aurait pu me coûter la vie me l’a redonnée, en un sens. Depuis mon expérience de mort imminente, je suis plus attentif aux autres et à moi-même. Ces temps-ci, j’envisage de devenir bénévole dans une association, de donner de mon temps pour une bonne cause… Je fourmille de projets…”
Mais s’il parle volontiers de son accident comme d’un catalyseur, il ne parle jamais de son expérience de mort imminente. “J’aurais peur de passer pour un illuminé auprès de mon entourage ou des personnes que je ne connais pas. Je préfère garder ça pour moi”. C’est pour cette raison qu’Emmanuel a préféré témoigner sous le couvert de l’anonymat.