Vécu — Bessan

Vécu, Bessan : Laure, "mon combat contre le cancer"

Laure a 60 ans et 2 enfants aujourd'hui adultes. Elle est mariée depuis 35 ans à Jean-Marc. Côté santé, la vie n'a pas été un long fleuve tranquille pour elle… Elle témoigne.

Photo d’illustration © Victoria RT / Pixabay.

Une sensation étrange

“J’ai longtemps eu une excellente santé, jusqu’à ce fameux jour de novembre 2002 où l’on m’a diagnostiqué un cancer du sein. Depuis quelque temps, j’avais une sensation étrange au niveau du sein gauche. J’ai donc consulté mon médecin et passé une mammographie. Il y avait une boule suspecte. On m’a fait une biopsie, qui a révélé que j’étais atteinte d’un cancer”, relate Laure*, avec un sourire crispé.

La peur

Aussitôt, la jeune femme, alors âgée de 40 ans, sent l’angoisse l’étreindre. “Il y a vingt ans, quand on parlait de cancer du sein, on pensait tout de suite à une issue fatale. En tout cas, c’est comme cela que je l’ai vécu, en pensant que ma vie allait peut-être s’achever dans quelques mois. Mon mari m’a beaucoup soutenue dans cette épreuve, mais nous avons décidé de ne pas parler de la gravité de la situation à nos garçons, qui n’avaient alors que 15 et 17 ans. Nous leur avons juste dit que je devais me faire opérer et suivre un traitement, sans prononcer le mot ‘cancer’. Nous avons craint de trop les perturber.” Heureusement, la tumeur n’est pas grosse et il n’y a pas de métastases. La jeune femme programme une intervention avec un chirurgien.

Le traitement

“Au réveil, après l’ablation de la tumeur, le chirurgien a prélevé et fait analyser les glandes situées sous mon aisselle gauche. Il s’est avéré qu’elles n’étaient pas touchées. C’était plutôt bon signe”, se souvient Laure. Une rééducation de son bras est nécessaire après l’intervention. “Une étape douloureuse mais nécessaire pour que je retrouve mon entière motricité”, dit-elle aujourd’hui, avec le recul.

Puis vient la période de la radiothérapie, avec ses rendez-vous réguliers et ses bilans de santé fréquents. Laure indique : “J’ai été soulagée de devoir subir des rayons plutôt qu’une chimiothérapie. Mais je n’ai pas été avertie des effets secondaires des rayons, à savoir le dessèchement impressionnant de la peau. On aurait dit du carton !”. Après quelques mois de traitement, Laure est en rémission, le cancer n’est plus là. “J’ai alors mesuré la chance que j’avais eue que mon cancer ait été diagnostiqué à temps, ce qui a permis ma guérison.”

Libérée du cancer, Laure doit néanmoins faire des examens de contrôle d’abord tous les six mois, puis tous les ans. “J’y suis longtemps allée à reculons, consciente que le cancer pourrait éventuellement réapparaître un jour ou l’autre”. Puis, au fil des années, passer des examens de contrôle l’inquiète de moins en moins.

Récidive

Huit ans après le premier diagnostic, au cours d’un banal examen de contrôle, Laure apprend qu’un nouveau cancer s’attaque à son sein gauche. “Cette fois, il a fallu enlever le sein. Retirer la tumeur n’était pas suffisant. Sur le plan psychologique, bizarrement, je n’ai pas eu de difficulté à accepter cette intervention, puisque c’était une question de vie ou de mort”. Au réveil cependant, l’appréhension est bien présente.

Au fil des semaines et des mois, il lui faut se réapproprier son corps, en partie mutilé, certes pour la bonne cause. “J’ai aussi craint que Jean-Marc, mon époux, ne s’éloigne de moi. Mais il était tellement soulagé que j’aie des perspectives de guérison que ce sein manquant ne lui a pas posé problème”, sourit Laure.

Les séances de chimiothérapie s’enchaînent alors, avec leur lot d’effets secondaires : vomissements, fatigue, perte des cheveux… Mais Laure, bien soutenue par son entourage, ne se laisse pas abattre. “Pour ce second cancer, j’ai été mieux conseillée que la première fois par le corps médical, et j’ai été soutenue par les associations de malades. On m’a expliqué les bienfaits du sport encadré, et j’ai accepté d’en faire. Ça a entretenu aussi bien mon physique que mon moral. J’ai aussi pratiqué des loisirs créatifs, car on m’a dit que c’était recommandé.”

Savourer la vie

Le cancer cède du terrain face à la chimiothérapie, puis disparaît. “J’ai saisi cette nouvelle chance qui m’était accordée, huit ans après la première. Depuis que je suis ressortie victorieuse de ces deux combats contre le cancer, j’ai appris à savourer chaque instant de la vie. Admirer les paysages naturels, les couchers de soleil, entendre un enfant babiller, savourer un bon repas entre amis… La vie a une autre saveur quand on a failli la perdre”, confie Laure, qui, à 60 ans, a encore beaucoup de projets enthousiasmants à mener à bien.

*Cette femme ayant souhaité témoigner de façon anonyme, nous lui avons attribué ce pseudonyme.

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