Vécu, Pérols : Julien, "je considère mes chiens comme mes enfants"
Julien est veuf. Quinquagénaire, il vit seul avec ses trois chiens, qu'il choie et gâte comme s'ils étaient ses enfants. Il raconte…
© Mike Kilcoyne / Unsplash
Julien est un peu introverti. La cinquantaine passée, en préretraite, il évoque volontiers sa vie avec ses chiens, qui sont la prunelle de ses yeux : “J’ai toujours eu des chiens. Je leur voue une grande passion. On m’a offert Scotty pour mes 43 ans. J’avais perdu peu de temps auparavant ma merveilleuse épouse, qui était restée à mes côtés durant de nombreuses années. Ma famille m’avait fait ce merveilleux cadeau en sachant que je serais le meilleur des maîtres. D’ailleurs je ne dis pas ‘maître’ mais ‘papa’. Mis devant le fait accompli, j’ai été submergé de bonheur. Bulle est arrivée cinq ans après. Je suis allée la chercher à la SPA car je souhaitais trouver une compagne de jeux pour Scotty. Et j’ai trouvé Loulou un jour dans la rue. J’ai recherché son propriétaire mais il ne s’est pas manifesté. Je n’ai pas eu le cœur de le confier à un refuge”.
Une compagnie de chaque instant
“Je vis pour mes chiens”, n’hésite pas à affirmer Julien, dont la vie sociale est, de son propre aveu, peu développée. “Je n’ai besoin de personne d’autre que mes chiens, qui me comblent entièrement. Le matin, quand j’ouvre les yeux, ils sont allongés près de moi sur le lit. Ils se précipitent vers moi et me font la fête. Leur enthousiasme me met immédiatement de bonne humeur. Toute la journée, ils jouent ensemble ou avec moi dans le jardin, ils font les pitres. Chacun a son petit caractère, ses préférences. Nous prenons nos repas ensemble. Ils adorent manger à table dans une assiette. Nous avons nos promenades préférées, nos rituels…” raconte Julien.
Des rituels
Parmi ces rituels figure le poulet rôti du dimanche, acheté chez le boucher, que Julien partage entre Scotty, Bulle et Loulou. Plus surprenant, il avoue : “j’offre toujours un gâteau d’anniversaire à mes bébés”. Ainsi, deux fois par an, les chiens partagent leur gâteau d’anniversaire (sucré) avec des invités triés sur le volet, les “vrais” enfants de Julien, Alice et Théo. Lesquels se plient au rituel non sans pouffer un peu de rire. “Je sais qu’ils se moquent de moi, mais ça ne m’atteint pas. Eux ne vivent plus avec moi depuis longtemps, alors que mes bébés [ses chiens] sont là chaque jour, m’apportant de la joie et un immense bonheur”. Julien invite aussi les amis à 4 pattes de ses chiens.
Bien entendu, qui dit anniversaire ou Noël dit cadeaux, dont Julien couvre ses “bébés” sans compter. Jouets qui couinent, tapis tous plus moelleux les uns que les autres, canapés spéciaux, friandises… Scotty et Bulle ne manquent de rien, et ont même bien plus que le nécessaire.
Faire des sacrifices
“Certes, je dois reconnaître que mes bébés comblent mon manque affectif”, confie Julien, “mais j’ai toujours adoré les chiens. Il m’arrive de me sacrifier pour eux, pour leur bien-être. Par exemple, je pars peu en vacances, pour ne pas les déstabiliser. Et si je le fais, je loue un gîte avec jardin clos à la campagne où ils sont les bienvenus”. “J’ai aussi fait installer la climatisation chez moi pour qu’ils ne souffrent pas trop de la chaleur”, poursuit Julien, qui bien évidemment, a souscrit une mutuelle pour couvrir les frais de santé de Scotty, Bulle et Loulou.
Testament
Julien explique : “S’il devait m’arriver quelque chose, tout est prévu. J’ai rédigé un testament léguant mes ‘bébés’ à ma meilleure amie, Christiane, qui a elle aussi des chiens adorables. Nous avons conclu un pacte, elle et moi. Le dernier survivant s’occupera des chiens de l’autre comme s’ils étaient les siens. Ce n’est qu’à cette condition que je peux m’endormir tranquille le soir. Sinon je serais terriblement tracassé”.
Il ajoute : “Quant à mes bébés, depuis toujours je fais incinérer mes chiens après leur décès et je fais placer leurs cendres dans une urne. J’ai gardé toutes les urnes funéraires de mes animaux décédés, et placé des bougies à côté, pour honorer leur souvenir. Je pense à eux chaque jour”…
Julien se considère comme un homme heureux, qui vit comme il l’entend, sans se soucier du regard des autres. “Je préfère mes chiens aux humains”, conclut-il.