Société — Montpellier

Vélo-cargo, colis chrono : à quatre jours de Noël, la Poste met les watts à Montpellier

Le 20 décembre. Plus que quelques jours avant Noël. Dans les ruelles étroites, les avenues bondées et les allées du centre-ville, une armée en jaune s’active sans relâche. Vélo-cargos chargés à bloc, mains gantées agrippant des colis, regards concentrés sur des écrans de scan… Pas de doute, la valse de la livraison du dernier kilomètre bat son plein à la Poste.

À quelques jours de Noël, l’intensité atteint son pic. Les colis, eux, ne cessent d’arriver, et la cadence des livreurs s’emballe. Chaque seconde compte. Pas de répit avant la nuit du 24 décembre. Sur le terrain, l’excitation monte, mais la rigueur reste de mise. Les sacs jaunes s’alignent, les chariots bleus défilent et les pédales des vélos-cargos tournent sans relâche. Les “lutins jaunes” de la Poste sont sur le pont.

“On est en pleine ‘peak period’, avec un grand volume de colis”, partage Ugo Elziere, facteur depuis six ans. “Dès le Black Friday, on passe du simple au double en termes de volume. C’est d’ailleurs plus impressionnant pendant les semaines qui suivent ces soldes qu’à l’approche de Noël, car de plus en plus de gens profitent du Black Friday pour faire leurs cadeaux. Si bien que la semaine après ces soldes, c’est difficile à gérer. Aujourd’hui, les derniers colis qui arrivent sont les commandes de ceux qui nous font suffisamment confiance pour s’y prendre tard.”

Une machine bien huilée

Chaque jour, le même scénario. Les sacs jaunes s’entassent sur les chariots bleus. Les colis, eux, descendent le long des bandes de tri à l’agence Colis de Saint-Jean-de-Védas. Ils sont écartés au fil de l’eau, classés par secteur : 34 000, 34 080, 34 750, etc. Ce n’est qu’une fois cette première phase de tri réalisée que les colis partent dans des sacs jaunes. Ils ne sont pas là pour le style : chaque sac est codé par secteur (1201, 1402, 1801…) et envoyé dans les camions de livraison.

L’un d’entre eux se rend au bureau de Poste de Rondelet, près de la gare Saint-Roch, où Ugo Elziere et ses collègues se lancent en coulisses dans une seconde opération de tri. “Nous sommes les champions du Tetris”, lance-t-il avec le sourire. “Une fois le camion et les caisses déchargés, on rationalise les sacs, parce que, comme nos vélos ne sont pas immenses, on préfère refaire un petit tri.”

Tout cela, bien sûr, sous le regard attentif des scanners, ces “big brothers” portatifs. “Ça sort du camion, c’est scanné, ça rentre dans un sac, c’est scanné.” Chaque étape est tracée, chaque mouvement surveillé, garantissant qu’aucun colis ne se perde. Ici, pas de place pour l’improvisation. L’idée est simple : ne jamais perdre de temps. Chaque détour, chaque erreur de tri se transforme en minutes perdues. Et à quatre jours de Noël, “ce sont des minutes en trop”.

Doubler la cadence

Les premiers chargements sont prêts, c’est le moment du grand départ pour les cinq facteurs qui participent quotidiennement au ballet des colis en vélos-cargos. Une épreuve d’endurance de “7 à 15 km par tournée”, aidée par la poussée électrique. Pour Ugo Elziere, direction l’Ecusson, et plus particulièrement les rues adjacentes au Cours Gambetta. “Dans mon vélo-cargo aujourd’hui, il y a près de 150 colis, destinés à la rue du Faubourg de la Saunerie, à la rue du Plan du Parc, à la rue Anatole-France…”, explique-t-il, comme s’il dessinait mentalement une carte du quartier. Pour optimiser au mieux, les livreurs ont participé à la création des tournées : “L’idée est d’optimiser le nombre de colis pour que ça puisse rentrer dans nos vélos, qu’on limite le nombre d’aller-retours. On doit aussi pouvoir couper les tournées et se les partager simplement. Après, on est plus efficace quand on a toujours la même tournée, parce qu’on connaît les habitudes des gens.”

Et la journée ne se fait pas en un seul voyage. Loin de là. “Si toutes les tournées ne sont pas identiques, en moyenne, on fait quatre rotations (aller-retour) avec nos vélos-cargos pour venir chercher la totalité des colis.” La mécanique est toujours la même : charger, livrer, recharger. “On prend du temps à tout trier, mais on sait que sur le long terme, on y gagne et les gens aussi.”

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