Vendargues : inauguration de Plasticlean, une avancée majeure dans le recyclage en France

“Le projet est né d’un appel à manifestation d’intérêt lancé en 2019 par A.D.I.VALOR, avec le soutien du Comité français des Plastiques en Agriculture (CPA), explique Ronan Vanot, directeur général d’A.D.I.VALOR. Plusieurs candidatures ont été reçues et c’est celle du groupe Calvet qui a été sélectionnée. Cette décision a été motivée par le sérieux et la qualité du dossier, ainsi que par l’implantation du projet dans une zone où l’activité maraîchère est importante”.

Très coûteux à traiter et soumis à une réglementation de plus en plus stricte en matière d’enfouissement, ces déchets plastiques nécessitaient la création d’un nouveau procédé. Le partenariat à la tête de Plasticlean a ainsi développé un procédé industriel innovant, basé sur une méthode de nettoyage intensif et efficace des films de maraîchage les plus souillés, en vue de leur recyclage. “Plasticlean est le maillon manquant, lance Bernard Le Moine, délégué général du CPA. Nous travaillons sur le plastique au champ 100% recyclé, tout au long de la chaîne de valeur, de la conception à la réintégration des granulats recyclés dans les nouveaux produits. Cependant, il nous manquait un élément essentiel : le module du plastique propre. Il était absolument nécessaire de trouver une solution pour combler cette lacune. Avec Plasticlean, c’est chose faite.”

Concrètement, une fois que les films plastiques de paillage utilisés en maraîchage auront été réduits, nettoyés et séchés lors du processus de Plasticlean, ils se transformeront en “flocons” de plastique. Ce matériau suscite l’intérêt de toute la filière industrielle et pourra être réintégré dans les circuits de production.

“Nous allons recevoir tous les films qui étaient précédemment destinés à l’enfouissement, c’est-à-dire des matériaux contaminés à hauteur de 70% par de la terre végétale, des cailloux, des végétaux et des racines, qui sont actuellement considérés comme non traitables, complète Christophe Calvet, président du groupe Calvet. Cette unité nous permettra donc de décontaminer ces films plastiques et de les réintroduire dans le cycle de production, créant ainsi une économie circulaire.”

Pour le traitement des plastiques, plusieurs processus ont été créés et installés au sein de l’exploitation. L’eau, indispensable à ces unités, est traitée sur place. “Une usine dans l’usine” qui permet de filtrer les flocons de plastiques et de réintégrer la ressource dans le circuit.

Les films plastiques utilisés par les maraîchers jouent un rôle essentiel dans la production de légumes et de fruits tels que le melon, la fraise et l’asperge. Ces matériaux offrent de nombreux avantages aux agriculteurs : l’utilisation de films plastiques permet des économies d’eau, car l’humidité reste dans le sol. Ils permettent également d’éviter l’utilisation de désherbants et, selon les cultures, offrent une protection complète contre les ravageurs et les champignons. Il était donc indispensable de trouver une solution innovante qui ne constituerait pas un frein à leur activité.

“Aujourd’hui, mes amis agriculteurs sont satisfaits, car les films qu’ils utilisent pour leur culture maraîchère en fin de saison peuvent être recyclés et réintégrés dans une nouvelle vie, explique le président du groupe. Nous avons la capacité d’accueillir 10 000 tonnes, conformément à notre contrat d’engagement, mais l’unité est dimensionnée pour traiter 15 000 tonnes produites en France. Cela fait de cette unité la première installation de recyclage spécifique pour cette catégorie de plastiques agricoles dans le pays.”

Ce centre de recyclage est stratégiquement situé au carrefour des principales zones maraîchères du Sud de la France, ce qui facilite le transport des films plastiques vers l’usine. “Les trois quarts de la consommation de ces plastiques se trouvent ici, il était donc essentiel d’installer cette unité dans la région méditerranéenne. Le processus repose sur quatre étapes, que nous avons visitées précédemment : trois étapes de réduction et quatre étapes de lavage, séchage et conditionnement. Le projet est financé à hauteur de 4,5 millions d’euros, avec le soutien de la Région Occitanie, de la BPI et de l’ADEME.”