Vendargues : Kloovis veut devenir le Vinted du bâtiment
Une plateforme digitale dédiée à l’achat de matériaux et outils de seconde main : c’est le concept de Kloovis, créé à Vendargues par Nicolas Comont et Mickaël Samama, avec le concours d’Union Matériaux et d’actionnaires locaux.
Photo © Ralfador Ralfadinski / Pixabay.
L’économie circulaire s’invite dans le monde du bâtiment. Avec son concept “Vendez ce dont vous n’avez plus besoin”, l’application Kloovis, dont le nom évoque de façon détournée les clous et les vis, propose d’optimiser les invendus et les surplus de chantier. Cette plateforme de matériaux et outils de seconde matin, sorte de Vinted du bâtiment, met en relation professionnels et particuliers.
Le fonctionnement est simple : la solution est gratuite pour le vendeur et, de son côté, l’acheteur paie une commission de 5 %. Kloovis a certes des concurrents à Lyon ou Paris, mais l’ambition est de couvrir toute la France. Les produits les plus en vogue ? “L’outillage – lasers, matériaux de vissage et de perforation – et le sol (carrelages, parquets)”, constate Nicolas Comont, PDG et cofondateur.
Une market place pour la construction et le bricolage
Kloovis, dont l’ergonomie épurée a été développée par le canadien Yaksa, prospecte des distributeurs généralistes et spécialisés pour accroître la couverture géographique. L’objectif est de couvrir le territoire dans un rayon de 30 km autour de chaque acheteur potentiel, avec un système de géolocalisation, et de devenir la première place de marché de seconde main pour la construction et le bricolage.
“Cela devient un devoir, explique Alexandre Vachet, PDG d’Union Matériaux. D’un point de vue environnemental, et aussi parce que, depuis 2020, le réemploi, le recyclage et la valorisation des déchets du BTP sont imposés au secteur à hauteur de 70 %.” Le contexte économique joue également en faveur du réemploi, entre pénurie de matériaux et flambée des prix. “Gérer ses stocks et ses coûts devient un vrai parcours du combattant”, constate Alexandre Vachet. “L’enseigne Chavigny a ainsi placé 5 000 produits en quelques jours, et Union Matériaux 3 000”, se félicite Nicolas Comont.
Un projet porté par des Héraultais
Les deux fondateurs de Kloovis, SAS basée à Vendargues et opérationnelle depuis mai, sont Nicolas Comont, PDG, et Mickaël Samama, DG. Union Matériaux est de son côté actionnaire « au travers du groupement d’achat de distributeurs de matériaux familiaux et indépendants Altéral (Tanguy Matériaux, Costamagna…) », précise Alexandre Vachet, PDG du groupe de négoce de matériaux de construction (Montpellier). « J’ai travaillé pendant huit ans dans l’entreprise Socogyps LR (plaques de plâtre, 40 salariés), et étais client d’Union Matériaux, explique Nicolas Comont. J’ai un jour eu l’idée de proposer une solution pour valoriser les invendus. » Figurent également au capital Gilles Gal (A+ Architecture) et Aëko, promoteur immobilier montpelliérain créé par Thierry Aznar (ex-Helenis) et Didier Delmas (également à la tête d’un cabinet de maîtrise d’œuvre). Le capital social s’élève à 500 000 euros. Un atout pour convaincre des majors du secteur, comme BigMat, Point.P Occitanie… « L’idée est d’avoir leurs produits sur Kloovis. Ils sont les premiers impactés par les produits invendus, qui leur coûtent de l’argent. »
Pourquoi c’est intéressant
• Les avantages pour les particuliers : gain de pouvoir d’achat, matériaux pros à prix avantageux, rencontre avec des entreprises partageant des valeurs RSE, acte militant (réemploi des matériaux), facilité d’insérer un produit (quelques clics et minutes suffisent), contribution à l’économie locale en circuit court.
• Les avantages pour les professionnels : création de trafic sur les points de vente, gain de place, stockage de nouveaux produits, mise en conformité avec les nouvelles réglementations (réemploi des matériaux et réduction des déchets), visibilité.