[VIDEO] Affaire Christian Puech : "elles ont eu peur de me voir mourir”, 8 mois d'emprisonnement pour le prévenu
Le tribunal judiciaire de Montpellier a rendu son jugement ce mercredi 7 février 2024, dans l'affaire Christian Puech, l’écologiste et photographe brutalement agressé près de sa propriété.
Les faits
Les faits remontent au 24 mai 2021, lorsque Christian Puech, âgé de 77 ans à l’époque, a surpris un chauffeur de camion-benne en train de déverser illégalement des déchets près de sa propriété. Déterminé à mettre fin à ces dépôts sauvages réguliers, il a tenté de capturer des preuves de l’acte répréhensible avec sa caméra. Malheureusement, sa tentative a été brutalement interrompue par une attaque violente de la part du chauffeur du camion.
Dans ses déclarations au tribunal, Christian Puech a décrit la séquence des événements : “Je lui ai dit que je pourrais être son père, qu’il pourrait être mon fils, que c’était une petite connerie qui avait ses conséquences. Je lui ai demandé de recharger son camion, il a refusé. Ensuite tout s’est accéléré, il s’est approché de moi très rapidement et m’a attaqué.”
Pris en charge par le CHU, où de nombreuses blessures ont été relevées, il avait obtenu un ITT de six semaines. Son avocat, Me Jean-Marc Darrigade, avait souligné la violence et la lâcheté de l’attaque à notre micro : “C’est une agression ultra-violente et lâche. Dans son rapport, le médecin légiste parle de ‘coup à forte énergie’, des mots qu’on retrouve parfois dans les cours d’assises, quand il y a eu meurtre… Tout ça pour un combat qu’on ne peut pas qualifier de ‘futile’ mais qui ne mérite pas un tel déferlement de violences. Rappelons-le, M. Puech avait 77 ans quand il s’est fait agressé.”
[VIDEO] Interview de Christian Puech et son avocat Me Jean-Marc Darrigade
Jugement rendu
Le tribunal judiciaire de Montpellier a rendu son jugement ce mercredi 7 février 2024, déclarant coupable Sébastien F. et le jugeant “entièrement responsable de ses actes”. Absent de la salle d’audience et représenté par son avocate, le prévenu a été condamné à 8 mois d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire pendant 2 ans, ce qui signifie que le moindre manquement à ses obligations (indemnisation, stage, récidive…) transformera sa peine en deux ans de prison ferme.
Le montant de l’indemnisation de la victime, Christian Puech, sera décidé en septembre. “Il y a un préjudice, à mon avis, qui est très important, poursuit l’avocat de la victime. Ce sera décidé après expertise, il faut que la CPAM produise ses débours, parce qu’il y a aussi des frais d’hospitalisation, qui se comptent en dizaines de milliers d’euros”.
La demande de la commune de Montbazin de se constituer partie au procès en raison du préjudice fait à l’image de la ville a été refusé. À l’inverse, l’épouse et la fille de Christian Puech recevront 400 € chacune en raison du préjudice moral. “Ils ont retenu le préjudice de M. Puech, mais aussi le préjudice indirect de son épouse et de sa fille, ce qui est sur le plan symbolique aussi important”, explique Me Jean-Marc Darrigade. On considère qu’elles sont victimes par ricochet de cette agression”. Une décision que Christian Puech salue : ”Ma femme m’a supporté pendant un an, elle m’a fait des piqûres pendant deux mois et demi, il y a eu un vrai traumatise. Elles ont eu peur de me voir mourir”.