[VIDEO] Agde : Gilles d’Ettore « une République c’est fragile, c’est un bien commun, mais c’est fragile ! »
Interview avec Gilles d’Ettore. Le maire d’Agde l’affirme et le défend : « une société qui se regarde en face, c’est celle qui fait tout pour ses enfants ! » Tout en précisant que « la responsabilité individuelle fait partie du contrat social. »
Avec les derniers événements « nous avons tous été bouleversés », confie Gilles d’Ettore. Et particulièrement « par ceux qui ont concerné Vincent Jeanbrun. » Des actes qu’il définit « proche de la barbarie » d’autant qu’ils auraient pu « être dramatique pour cette famille. »
Le maire d’Agde explique : « lorsque l’on s’attaque aux maires, on s’attaque au cœur de la République, on s’attaque au cœur de la démocratie. »
Alors qu’il avait été lancé la veille pour le lendemain par l’AMF* , l’Appel à se rassembler devant les mairies le 3 juillet 2023, a rencontré un certain succès. « Pour nous, ça a été un moment de soutien et d’unité, » souligne Gilles d’Ettore, « mais j’ai senti quand même une colère sourde chez les uns et les autres. »
« Une République c’est fragile, c’est un bien commun, mais c’est fragile ! » Gilles d’Ettore.
Le travail de proximité avec les habitants est essentiel : « on est vraiment là. Moi je dirais qu’une société qui se regarde en face, c’est celle qui fait tout pour ses enfants. On fait beaucoup de choses dans nos écoles, on fait beaucoup de choses pour les vacances scolaires, pour que tout le monde se sente reconnu. »
Pour Gilles d’Ettore, « le maire a une fonction de tranquillité publique, la police municipale est là pour assurer des missions de tranquillité publique […] Donner sa chance à tout le monde, oui c’est notre devoir, mais une fois qu’on a tendu la main, qu’on a donné une chance, il faut que les gens la saisissent. » Et d’un autre côté, « il faut aussi que la société se fasse respecter, parce qu’une République, c’est fragile […] c’est un bien commun, mais c’est un bien fragile ! »
[VIDEO] Interview avec Gilles d’Ettore, Maire d’Agde et Président de la Communauté d’agglomération Hérault Méditerranée :
Tourner la page : « la politique de l’autruche »
Gilles d’Ettore en est convaincu : « on ne peut pas tourner la page, quand il y a eu 280 millions d’euros de dégâts, plus de 1000 commerces, plus de 500 bâtiments publics. Donc vous imaginez bien que pour reconstruire tout ça, il va falloir un temps. On va en voir les stigmates encore un moment de ces épreuves, des espèces de cicatrices quelque part ! Et au fur et à mesure tout ça se rajoute aux anciens événements. Donc non ! On ne tourne pas la page. Et il ne faut surtout pas la tourner. Sinon ça s’appelle quoi ? La politique de l’autruche. Je pense qu’à un moment donné, il faut regarder les choses en face, il faut les affronter, il faut se retrousser les manches et avoir du courage. La République, c’est aussi avoir du courage… »
Et il précise : « aujourd’hui la laïcité n’est pas assez respectée […] il faut que chacun comprenne qu’il y a un creuset qui s’appelle la République. Et j’ai envie de dire : le bijou de tout ça c’est la laïcité. Tenir cette ligne, c’est ultra important. »