[VIDEO] Béziers : rentrée de l'uniforme, “80 % ont opté pour la jupe”
A Béziers, cette rentrée scolaire avait des allures différentes avec l’arrivée de l’uniforme. Première ville à mettre en place une “expérimentation attendue depuis 10 ans” d’après Robert Ménard. A l’école La Chevalière, les élèves semblaient satisfaits de l’habit. “Les élèves aiment beaucoup, ça leur rappelle les uniformes anglais ou les manga”, précise le maire.
4 établissements sont concernés à Béziers, soit 700 élèves. A termes, ce seront 11 écoles de l’Académie de Montpellier.
“Merci à Gabriel Attal d’avoir accepté de lancer cette expérimentation. On est la première ville à le faire en France parce qu’on était décidés à aller vite”, affirme Robert Ménard, maire de Béziers.
Il l’a rappelé à plusieurs reprises :”il s’agit d’une expérimentation, on va voir si cela fonctionne, ce qui va ou pas, ce qu’il faut changer. On se donne rendez-vous dans quelques mois”. Le maire espère que la tenue unique puisse “ faire avancer sur un certain nombre de points”.
Favoriser l’appartenance républicaine
Notamment sur la cohésion. “Dans les écoles, ce sont les élèves qui nous ont demandé d’avoir un blason avec le nom de l’école. Je pense qu’il y aura une fierté à appartenir à telle ou telle école”, présage Robert Ménard.
A l’école La Chevalière : “même les enseignants ont demandé à porter eux aussi des vestes avec ce blason”, indique t-il.
L’appartenance républicaine oui, le communautarisme non, pour le maire : “l’uniforme, ça règle aussi les problèmes communautaires. Il n’y aura plus de question de ce type-là. Les enfants seront tous habillés pareil, ils rentrent dans cette enceinte scolaire où on fait tout pour qu’ils y soient accueillis de la même façon”.
Au-delà du symbole, la tenue se veut pratique. “Ca t’évite le quart d’heure de discussion et de dispute tous les matins pour savoir comment tu t’habilles. Ça règle tout ça”, remémore Robert Ménard aux parents-journalistes présents.
“Quand vous êtes riche ou pauvre, vous ne vous habillez pas pareil”
Pour l’élu, l’uniforme lisse aussi les différences socio-économiques : “Je ne pense pas que cela les supprime, personne ne le pense, mais cela va gommer une certaine différenciation sociale. Quand vous êtes riche ou pauvre, vous ne vous habillez pas exactement de la même façon, ça se verra moins et je pense que sanctuariser l’école de la République en faisant un lieu où les différences sociales se voient moins, je pense qu’on peut en être tous fiers”.
Le lot comprend deux polos, deux pantalons et une veste, pour un coût total de 200 €. Une dépense partagée entre la municipalité et l’Etat, via le fonds d’innovation pédagogique. Une bourse aux vêtements devrait par ailleurs être organisée pour la réutilisation des tenues, lorsque les enfants changent de taille, par exemple.
Pour l’heure, les chaussures sont à la charge des parents, et l’on réfléchit aux solutions de financement. “Pour l’instant, on va faire comme en Angleterre, on va proposer des types de chaussures pas trop chères et adaptées. Pour les mois à venir, on va réfléchir ensemble, et je me tourne vers le préfet (ndlr : François-Xavier Lauch) pour trouver une solution”.
“Les plus défavorisés étaient les plus demandeurs sur l’uniforme, contents d’économiser 200 € ”,d’après Robert Ménard, qui se dit “malheureusement maire d’une ville pauvre”.
Sous les jupes de l’uniforme
Pour le maire, il n’est pas question de mesure rétrograde quant au retour de l’uniforme en métropole, alors qu’il est déjà en place dans bon nombre de DROM. Surtout, son arrivée défierait les idées reçues. “J’insiste beaucoup sur les jupes, parce qu’au départ, on nous a dit ‘les filles vont s’habiller comme les garçons avec un pantalon’. Résultat : 80 % ont opté pour la jupe”.
Un choix vestimentaire non pas dicté, mais concerté, affirme Sophie Béjean, rectrice de la région académique Occitanie, de l’académie de Montpellier et chancelière des universités. “Le port de l’uniforme a été voté de manière à être inclus dans le règlement intérieur de l’école. 70 % à 80 % y étaient favorables dans les établissements”.