[VIDEO] Béziers : Robert Ménard fête Hanouka à la mairie

Robert Ménard l’a réaffirmé : “Dans cette maison commune qu’est la mairie, tout le monde a sa place, ajoutant : on n’y vient pas comme on est, pour reprendre un célèbre slogan McDonald, on y vient ici avec son histoire, et ici, les histoires sont millénaires. Et je le redis, la crèche juste derrière, le chandelier de Hanouka ont toute leur place. Ça n’exclut personne”.

Une crèche placée sous le signe de l’inclusion, mais aussi sur roulettes, comme l’a spécifié le maire il y a quelques jours. De quoi faciliter un déménagement express si la mairie est à nouveau contrainte de la retirer par le Tribunal administratif, comme l’an passé.

Pourtant, rien n’explique cette polémique autour de la laïcité pour Robert Ménard, ici ou à l’Elysée: “Bien-sûr que non, je ne comprends pas la polémique. Attendez, aujourd’hui, avec ce qu’il s’est passé le 7 octobre en Israël vous ne trouvez pas qu’on n’a pas à rendre hommage encore plus à la communauté juive ? Emmanuel Macron n’a même pas allumé lui-même une bougie de Hanouka, il a juste accueilli cette cérémonie. C’est ce qu’il devait faire ! En plus, permettez une parole moins gentille, il s’est abstenu de venir manifester avec tout le monde contre l’antisémitisme. Donc ça serait plus une séance de rattrapage. Je ne vais pas lui faire une leçon de morale là-dessus, on fête Hanouka depuis 2018 dans l’Hôtel de Ville et la crèche existe depuis 2014. Je pense que dans notre maison commune qu’est l’Hôtel de Ville, toutes nos dimensions religieuses ont une place”.

Une vision de la laïcité que l’édile décrit ainsi : “La laïcité, ce n’est pas la guerre aux religions. La laïcité, c’est organiser l’espace public de façon à ce que chacun puisse trouver et dire sa spécificité […] Je veux que toutes ces différences-là, elles soient enrichissantes. C’est pour ça qu’il faut un espace public ouvert à tout le monde : la mairie est le lieu idéal pour cet espace-là”, a exprimé Robert Ménard au micro d’Hérault Tribune. Avec toute cette coexistence religieuse, Robert Ménard serait-il le maire le plus laïc de France, d’après sa définition ?

Un “espace public ouvert à tout le monde”, c’est par exemple un méchoui en plein air pour l’Aïd, célébré à la mairie de Béziers, dans quelques mois. Ou presque. “Je vous ferai remarquer que chaque fois que la communauté musulmane me demande d’aller rompre le jeûne avec eux, je l’ai toujours fait, rappelle le maire. Ça ne se fait pas ici, parce que ça se tient dans les différentes mosquées. J’y suis allé et je continuerai à y aller avec grand plaisir. Je passe ma vie à dire que les religions comprises de façon intelligente, ouverte, c’est ce qui nous rassemble. Alors évidemment, la lecture islamiste, salafiste de l’Islam, elle est mortifère. Mais je ne confonds pas tous les musulmans avec des islamistes, des terroristes ou des Frères Musulmans”, précise Robert Ménard.

Cette célébration était aussi l’occasion pour le maire, pendant son discours, de revenir sur les événements du 7 octobre, de donner sa position sur la question israélienne : “J’entends cette petite musique qui nous dit ‘ha mais si aujourd’hui il y a cette violence, y compris en France, c’est parce qu’il y a Israël qui ne veut pas accepter.’ Qui ne veut pas accepter quoi ? De faire la paix avec qui ? Une trêve humanitaire qui servirait qui ? […] Il ne faut pas vous laisser bercer par cette petite musique. L’armée israélienne ne viole pas les femmes. Non, l’armée israélienne ne met pas un bébé dans un four. Non, l’armée israélienne n’a pas des actes de barbarie de ce type-là. Oui, il y a des victimes des bombardements israéliens. Mais les victimes des bombardements israéliens, les enfants tués lors des bombardements israéliens, ne sont pas visés parce qu’ils sont des enfants palestiniens. Ce n’est pas la même chose. Oui, il y a des victimes, et toutes les victimes sont à déplorer […] Mais le contexte, les gens qui tuent et qui essaient de se défendre comme les Israéliens, je vous en supplie, ce n’est pas la même chose et ne renvoyez pas dos à dos tout le monde”.