[VIDEO] Clermont-l’Hérault : pour Gérard Bessière, "l’objectif n’est pas que les gens s’installent mais qu’ils vivent bien"
Alors qu’elle avait quitté la table des grandes conversations depuis plusieurs années, Clermont-l'Hérault connaît une belle résurgence. Un réveil pour la commune de près de 10 000 habitants que la municipalité, avec le soutien de l’Etat, accompagne dans "un souci de complitude”.
C’est avec le sourire que le maire de la commune Gérard Bessière nous a accueilli dans son bureau, le bilan en tête et de grandes actualités sur le point d’être signé. 44 mois après son élection et 26 mois avant sa possible réélection, l’actuel élu, futur candidat et éternel impatient a pris le temps de revenir avec nous sur les grandes orientations de sa mandature.
“Nous savons où nous allons”
“Notre projet de territoire est gouverné par trois idées : avoir des instruments et des outils pour mettre en œuvre la politique de la ville, avoir des partenaires publics (Etat, Département, Région, Banques des territoires, etc) et privés, et donc avoir des moyens financiers, résume le maire. On y est. Résultat, nous avons lancé et réalisé d’importants chantiers depuis 2020 : le centre ancien, les écoles, les commerces, les espaces sportifs, sans compter les travaux au plus près de là où se trouvent les habitants. Avec des dispositifs comme Petite Ville de Demain, l’Opération Programmée de l’Habitat ou encore l’Opération de Revitalisation du Territoire, nous avons aujourd’hui les moyens de porter un vrai projet de territoire”.
Depuis quelques semaines, la municipalité dispose également du programme Quartier Prioritaire Politique de la Ville (QPPV). “C’est l’un des dispositifs que nous sommes allés chercher dès les premiers mois du mandat pour mettre en place notre projet municipal”, continue l’élu. Avec un périmètre défini regroupant 3 300 habitants, soit un tiers de la population, ce programme opérationnel depuis janvier 2024 permet d’obtenir des fonds pour réaménager les espaces publics et favoriser le lien social. Les actions prévues dans le dossier de Clermont-l’Hérault incluent l’installation d’une antenne de permanence France Service, la facilitation de l’installation d’entreprises, d’activités et de commerces avec des avantages fiscaux, ainsi que la mise en place d’un programme éducatif pour les écoles primaires. Cette intégration des écoles primaires, telles que Laure Moulin, Vilar et Daudet, offre également l’opportunité de travailler sur un Programme de Réussite Educative (PRE).
Et grâce à la volumineuse caisse à outils fournie par l’Etat et l’attractivité en hausse de la commune, les poches de Clermont-l’Hérault sont loin d’être vides : “Malgré les projets réalisés et qui arrivent, nous n’avons pas augmenté les impôts locaux d’un centime d’euro et nous avons des recettes en augmentation. Elles sont de l’ordre de 4,8% par an, pratiquement 5%. Je suis convaincu que l’alliance du public et du privé est l’une des clés du développement”.
Penser la ville, voir demain
“Nous avons un projet qui est pensé, qui est écrit, avec des indicateurs, une méthode de travail et une programmation en continu. Même si tout n’est pas parfait, nous savons où nous allons”. Pour cela, la municipalité a rapidement travaillé sur une boussole, destinée à rénover, réhabiliter et dynamiser Clermont “avec complétude”, un effort qui nécessite “plusieurs mandats” reconnaît le maire, qui confirme dans le même souffle être candidat à sa réélection.
“Avec des outils tels que le PLU, on réfléchit à l’urbanisme de demain et on arrête de martyriser la nature en rendant des hectares à l’agriculture, on préfigure ce que sera Clermont-l’Hérault dans les années à venir, avec comme objectif son développement équilibré”. Et développement il y a ! Au dernier recensement, la ville accueillait 9 275 habitants, mais un nouveau est en cours et “devrait témoigner de l’intérêt croissant des gens pour les territoires ruraux”, souligne Gérard Bessière, qui imagine l’avenir de sa commune s’écrire avec entre 10 000 et 11 000 habitants. “Il ne faut pas aller au-dessus parce que plus vous accueillez, plus vous augmentez le risque de nuisance et l’exigence en matière de services publics. L’objectif n’est pas que les gens s’installent à Clermont-l’Hérault mais qu’ils y vivent bien.”
Redonner à la ville la place qu’elle mérite
L’important pour le maire est aussi de redonner sa place à Clermont-l’Hérault, membre du Pays Cœur d’Hérault et vertèbre essentielle de la colonne qu’est l’A75. Une position stratégique indéniable, confirmée par les chiffres fournis en janvier 2024 par Thierry Mathieu, président du syndicat mixte Hérault Transport : “Il nous a dit que Clermont-l’Hérault – Montpellier était la première destination du département, et qu’elle connaissait une hausse de 2,09 %, précise le maire avec le sourire. C’est un indicateur que nous n’avions pas, mais nous avions déjà conscience qu’il fallait penser la ville par le biais des mobilités”.
Mais alors quelles sont les dynamiques qui expliquent l’attrait de Clermont-l’Hérault ? Elles pourraient se résumer en trois piliers majeurs : les axes routiers, le tourisme et les habitants. Car en coulisses, dans les 5 zones d’activités (Les Tanes Basses, La Salamane, la Madeleine, la zone des Prés et le centre-ville), ainsi que dans les clubs et les associations, les moteurs s’activent pour mettre la commune en mouvement, plus vite, plus loin. “Clermont a un rôle important à jouer au niveau de son territoire, on pourrait même dire de ses territoires, si on comprend la communauté de communs et le syndicat du Cœur d’Hérault, lance le maire. Nous avons beaucoup de plaisir à dire que nous faisons partie d’un territoire rural, mais la ruralité accessible. Il y a de la nature, des réalisations et du service public. Nous devons inscrire cette énergie dans la durée”.
La réhabilitation du cœur de ville
Au cœur de la campagne électorale, la revitalisation du centre-ville est depuis 2020 la priorité de la municipalité. Impossible de circuler dans Clermont-l’Hérault sans observer la danse des pelleteuses sur les percussions des marteaux-piqueurs. Aménagements urbains, renaissances de friche, projets ambitieux, l’alliance des aides publiques et des investissements privés semble répondre aux vœux de la municipalité. “À partir du moment où on rénove le centre historique, les logements prennent de la valeur et cela continuera si on travaille sur les services, la propreté, la végétalisation… Notre objectif est que dans dix ans les gens disent du centre historique de Clermont-l’Hérault qu’il est beau, qu’il est propre et qu’il vaut le coup“.
Parmi les grands projets qui touchent au centre ancien de Clermont-l’Hérault, il y a la friche Salasc : “Pour ce projet, nous travaillons avec la Banque des Territoires et avec la foncière Bellevilles qui est maître d’ouvrage. On prévoit d’y implanter un hébergement collectif avec 85 lits, un espace de coworking et du commerce. En rez-de-chaussée, nous allons accueillir un groupement d’agriculteurs qui est déjà implanté à Clermont mais se sent à l’étroit. Ici, ils pourront diffuser les produits de leurs exploitations. J’en profite pour dire tout mon soutien au monde agricole, il est nécessaire d’améliorer la condition de nos agriculteurs si on ne veut pas qu’ils périclitent.”
Loin de vouloir se limiter à un secteur d’activité, l’équipe municipale veut aussi voir arriver dans les murs de Salasc la Chambre de Métiers et de l’Artisanat : “On a déjà une antenne à Clermont-l’Hérault et nous entretenons des relations extrêmement suivies avec le président Christian Pujol. Ils veulent s’agrandir pour créer un centre d’apprentissage, un sujet qui obtient toute notre adhésion. La discussion est lancée”.
Bien manger, apprendre et…se soigner. Le futur de la friche Salasc s’écrit de manière à répondre aux problématiques d’aujourd’hui. Alors que le Comptoir Médical héberge depuis quelques mois l’IRM tant attendu, et que le scanner et le centre de jour à vocation psychiatrique sont en chemin, Gérard Bessière a en projet d’intégrer une maison de santé pluridisciplinaire au sein de la friche : “On travaille avec l’organisme Oxance pour réunir des familles de plusieurs branches de la médecine pour avoir une couverture complète et de proximité. Avec cet espace, l’hôpital, l’EHPAD, le Comptoir Médical, l’installation de l’IRM, l’arrivée prochaine du scanner, l’espace Camille Claudel, le centre de jour à vocation psychiatrique, plus les cabinets de généralistes indépendants, on aura un réseau qui ne sera pas parfait mais qui sera de qualité. Sauf complication, il n’y aura pas de raison d’aller à Montpellier pour voir un médecin.”
Le cycle de la vie
L’ambition de la municipalité pour Clermont-l’Hérault : que les habitants puissent trouver des réponses et des services dans toutes les phases de leur vie. Ainsi, des écoles aux résidences seniors en passant par le post-bac, les investissements se multiplient, qu’ils soient initiés par la commune ou des investisseurs extérieurs. “Nous avons investis pour la jeunesse, dans les écoles, et la naissance de notre campus scolaire, en cours de finition, est le parfait d’exemple de ce vers quoi on veut tendre. Nous avons réalisé la majorité du chantier et le centre médico-scolaire est en cours, afin de permettre aux médecins de recevoir les familles des enfants qui éprouvent quelques difficultés dans leur relation à l’école. Notre campus scolaire comprendra donc des écoles, une restauration scolaire, le centre médico-scolaire, un stade, une salle d’activité physique et sportive ainsi que le gymnase. Notre objectif est simple et clair : que les enfants soient heureux et en sécurité”.
Et pour le maire qui a fait de l’intergénérationnel un des quatre axes majeurs de sa cérémonie des vœux il y a quelques semaines, hors de question d’oublier les étudiants : “Il est nécessaire de penser l’avenir et le devenir des jeunes à Clermont. Nos jeunes s’exportent à Montpellier, à Paris, à l’étranger, mais nous avons une charge d’âmes. Je souhaite qu’on puisse mettre en place des dispositifs qui permettent à des jeunes qui veulent rester dans le territoire de pouvoir le faire dans de bonnes conditions. C’est pour cela que nous attirons des organismes de formation post-bac comme Keyce Business School, qui est implantée sur plusieurs continents, et Emporus, qui est spécialisé en commerce. Grâce à nos cinq zones d’activités, les modèles de l’alternance et d’apprentissage présentent un vrai intérêt”.
Les seniors ne sont pas plus oubliés par la municipalité : “Il suffit de regarder ce qu’il se passe un peu partout pour se convaincre qu’il est urgent de s’occuper de nos aînés. Nous sommes en train de travailler à la création d’un club des aînés en rez-de-chaussée pour encourager les rencontres et aider à rompre leur isolement, on pourra faire venir des scolaires, ou encore le Conseil municipal des jeunes qui ont connu leurs premiers vœux cette année”.
Loin d’être anecdotique, la Ville de Clermont-l’Hérault porte également un projet de crématorium, en délégation de services publics. Un dossier “nécessaire”, qui “répond aux besoins des administrés et des habitants des territoires voisins selon le maire : “Aujourd’hui, il y a à peu près 50% de la population qui choisit la crémation et ça va encore progresser or les crématoriums en ce qui concerne le département, c’est Montpellier, Béziers et Sète. Il n’y en a aucun autre. Et il n’y en a pas chez nos voisins aveyronnais, donc il y a un débouché important. Nous avons identifié un terrain, du côté de la zone de la Salamane”.
La culture de demain
Il suffit de jeter un œil sur l’agenda de la commune pour comprendre que pour la municipalité l’attractivité de la ville passe par son dynamisme et ses moteurs. Si pour le maire, Clermont-l’Hérault doit “s’améliorer en matière de signalétique”, notamment en s’employant à “clarifier le périmètre du site patrimonial remarquable défini”, d’autres dossiers culturels ont connu au cours des derniers mois un coup d’accélérateur : “Le projet du cinéma avance, nous allons porter la capacité à 3 ou 4 salles et déplacer le bâtiment derrière l’ancienne gare afin de lui donner une dimension plus centrale et une meilleure visibilité. Le chantier devrait démarrer fin 2026 pour une mise à disposition en 2027.”
Mais le projet star de la scène culturelle et sociale de Clermont-l’Hérault sera sans conteste celui de la réhabilitation et de la transformation de l’ancienne école Jean Vilar. Guidés par Gérard Bessière, nous sommes allés visiter le futur centre culturel de la ville, dont les travaux devraient débuter fin 2024.