[VIDEO] Fabrègues : « l’intelligence de la main vaut l’intelligence de l’esprit, » Bruno Le Maire, ministre de l’Économie

« Quand nous sommes confrontés à l’inflation, ce qui est important, c’est de ne pas se tromper de route », lance Bruno Le Maire à la vingtaine d’entrepreneurs présents. Et les échanges sont riches et rythmés, animés de main de maître, par un Patrick Vignal mi-animateur de télévision, mi-Président de l’Assemblée nationale. Entre plateaux TV et Palais Bourbon, le député de la 9e circonscription a réussit à donner la parole à tout le monde, avec un léger débordement de timing, avant le départ du ministre pour le 78e Congrès des experts-comptables.

Et dans ces débats, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique insiste : « l’intelligence de la main vaut l’intelligence de l’esprit. » Toute une réflexion sur la valeur et la complémentarité des différentes formes d’intelligence qui impose une question : est-ce que les salaires vont suivre ? Réponse : « j’ai demandé depuis deux ans à toutes les entreprises qui le peuvent d’augmenter les salaires. Elles l’ont fait, 5% d’augmentation en moyenne. »

Fabrègues. Romuald Adriansen est responsable de production. C’est dans sa boulangerie « Pain et partage, » que le ministre a été reçu ce vendredi. Occasion d’aborder une question de santé publique. À partir de dimanche 1er octobre, les boulangers devront mettre moins de sel dans leur pain. Il leur faudra limiter ce sel à 1,4 gramme pour 100 grammes de pain traditionnel, et même 1,3 gramme pour les pains spéciaux.

Question, quid de la réglementation du sel dans l’industrie alimentaire, sujet de préoccupation croissante en raison de son impact sur la santé des Français ? Bruno Le Maire a su poliment et habilement ne pas répondre.

Parmi les multiples sujets abordés lors de cette rencontre à Fabrègues : le recrutement. « Une première difficulté, » note le ministre. « C’est une plaie pour beaucoup de professions qui n’arrivent pas, dans le bâtiment, dans les travaux publics, dans l’hôtellerie, dans la restauration, à trouver les salariés dont ils ont besoin. » Bruno Le Maire en conviendra, tout en défendant sa politique : « ce n’est pas nouveau, mais ça s’est beaucoup  accru, parce que nous avons réussi à créer 2 millions d’emplois depuis 6 ans, que nous avons fait baisser le taux de chômage, qu’on se rapproche maintenant du plein emploi, donc du coup, il y a des tensions de plus en plus fortes sur le marché du travail. »

Le logement, l’autre problème récurrent, traité ce jour avec les élus et les entrepreneurs. Bruno Le Maire plaide pour une stratégie de long terme. Selon lui, il est « indispensable maintenant de réfléchir à une stratégie logement de long terme pour construire plus, pour construire plus vite, pour construire mieux dans les zones où on a impérativement besoin de logements. »

Plus précis, le ministre a également souligné la nécessité de « libérer l’accès au crédit immobilier, » actuellement trop difficile à obtenir. Il a annoncé qu’il travaillerait avec le gouverneur de la Banque de France pour assouplir certaines règles bancaires. « Vous devez accorder plus de crédits immobiliers que ce que vous faites aujourd’hui », a-t-il lancé aux banques.

Plus intéressant, Bruno Le Maire a aussi évoqué la possibilité de réviser le barème du prêt à taux zéro (PTZ) pour qu’il bénéficie à davantage de ménages. Il a même proposé la création d’un « prêt à taux intermédiaire » pour les classes moyennes, avec un taux d’intérêt autour de 2%. Ce prêt serait une solution pour les familles face à la hausse des taux d’intérêt. Il n’a pas omis d’affirmer que les modalités de ce nouveau prêt seraient définies « dans les semaines qui viennent », soulignant ainsi l’urgence de la situation.