[VIDEO] Hérault : Trafic de stupéfiants, violences faites aux femmes, le préfet donne les chiffres 2023 de la délinquance
Ce jeudi 1er février, le préfet de l'Hérault François-Xavier Lauch et les procureurs de la République de Montpellier, Fabrice Belargent, et de Béziers, Raphaël Balland, ont présenté le bilan 2023 de la délinquance. Focus sur le trafic de stupéfiants et les violences intra-familiales.
Alors que le rapport national “Insécurité et délinquance en 2023” du ministère de l’intérieur a été dévoilé le 31 janvier, le préfet de l’Hérault François-Xavier Lauch a donné aujourd’hui des précisions concernant le département, en présence des procureurs de la République de Montpellier et de Béziers, Fabrice Belargent et Raphaël Ballant. Dans l’ensemble, comme dans le reste du pays, les chiffres sont en hausse, mais il convient d’y regarder de plus près.
En introduction, François-Xavier Lauch a tenu à préciser qu’il faut “se méfier des évolutions statistiques sur notre département pour deux raisons : d’abord on prend 15 000 nouveaux habitants par an, ce qui mériterait d’être pris en compte, et il faut surtout regarder les évolutions à long termes car les statistiques ne font que rejoindre l’état de la délinquance avant Covid”.
Le trafic de stupéfiants, “au coeur de l’appareil de la délinquance”
Le trafic de drogue “est au coeur de l’appareil de la délinquance” affirme le préfet de l’Hérault. En 2023, 565 trafiquants ont été mis en cause dans le département, “et il s’agit du haut du panier, précise-t-il. Deux outils nous ont permis d’arriver à ces résultats, les opérations Place nette, quartier Saint-Martin et Tempête en zone gendarmerie, mais aussi le fait d’agir sur les aspects financiers, en touchant les trafiquants au portefeuille et en les privant de leurs biens, comme leurs voitures par exemple. De ce point de vue, l’objectif est atteint.” Pour 2024, l’objectif est de faire 5 opérations Place nette dans différents quartiers et une opération Tempête par mois en zone gendarmerie.
Interview de François-Xavier Lauch, préfet de l’Hérault
Concernants les usagers, 3982 amendes ont été mises à des clients, soit une hausse de 2% par rapport à l’an dernier. Sur ce point, “il faut accroitre la prévention, insiste le procureur de Béziers, Raphaël Balland. Toute la société est concernée, il y a des usagers de tous âges et de toutes classes sociales. Nous en appelons à la responsabilité de chacun car ce trafic mène à des règlements de comptes et accroît la violence. S’il n’y avait pas d’usagers, il n’y aurait pas de trafic.”
Les trafiquants ayant “intégré la prison dans leur parcours de vie”, les autorités travaillent de plus en plus sur les flux financiers et les saisies d’avoirs criminels pour frapper là où le bas blesse. “Nous saisissons les espèces, les comptes bancaires et les biens immobiliers. En 2023, les saisies de Montpellier et Béziers représentent 6,6 millions d’euros, précise Fabrice Belargent. C’est conséquent mais ça n’est qu’une petite partie de cette économie souterraine qui demandent des enquêtes différentes des enquêtes classiques.” Et le préfet d’ajouter : “Nous allons amplifier le travail avec les bailleurs sociaux pour pouvoir priver les trafiquants condamnés de leur logement social.”
Violences intra-familiales : le nombre de plaintes en hausse, “une bonne nouvelle”
Le nombre de plainte pour violences intra-familiale a augmenté de 6% dans le département (10% en France) et “c’est une bonne nouvelle, il faut s’en féliciter car cela veut dire que les femmes osent plus dénoncer ces actes“, se réjouit François-Xavier Lauch qui loue le travail des associations et des autorités qui sont de plus en plus formées à l’accueil des victimes. En 2023, 7 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint dans l’Hérault, soit 12 de moins que l’année dernière. Une baisse liée au travail de la police selon le préfet car “sur toutes les plaintes que reçoivent les policiers, un énorme travail est fait pour identifier celles qui risquent le plus de finir en féminicide”.
La prise en charge des victimes dans le département est en effet pluridisciplinaire, en plus des policiers formés, 6 intervenants sociaux reçoivent les victimes, le nombre de places ouvertes aux femmes victimes est passé de 132 à 148 et 4 places d’éloignement de conjoints ont été créées. “L’enquête ne s’arrête pas au jugement, rappelle le procureur Belargent. Nous avons cette année mis en place 26 bracelets anti-rapprochement et les téléphones grave danger ont été attricués 128 fois”.
“Les violences intra-familiales sont une priorité pour l’autorité judiciaire, ajoute le procureur Balland. A Béziers, un tiers des personnes déférées après garde à vue l’ont été pour cette raison. J’ajoute qu’il est important aussi de regarder les causes car on peut identifier des facteurs favorisants : une étude sur 800 jugements de mon tribunal, donc beaucoup de violences faites aux femmes, montre que 86% des auteurs étaient sous emprise de stupéfiants ou d’alcool”.
Les chiffres des cambriolages, de l’immigration irrégulière, des occupations illégales ou encore des fermetures administratives pour activités illégales ont également été révélés, nous y reviendront dans un prochain article.