[VIDEO] Hérault : utiliser l’eau brute pour les incendies, une priorité pour les pompiers de l’Hérault
2023. Départs de feux, sécheresse, incendies, l’inquiétude est réelle dans le département, le risque reste élevé. Les espaces naturels sont potentiellement des surfaces combustibles, et représentent 350 000 hectares. Anticipation, les pompiers font des stocks pour pallier à un déficit d'eau.
Préserver au maximum les ressources en eau potable
Plus précis encore, le SDIS 34* veille à diminuer son impact environnemental. Les sapeurs-pompiers s’engagent à préserver au maximum les ressources en eau potable, et à identifier les zones d’eau brute, qu’il est possible d’utiliser. Ensuite, il est question d’organiser le stockage de ces eaux.
C’est tout l’enjeu de la convention signée ce lundi 3 juillet. Une convention avec la chambre d’agriculture, des organisations viticoles, le département et l’État, qui définit la mise à disposition des cuves par les caves coopératives, afin de stocker l’eau brute récupérée.
Eric Florès, directeur et chef de corps des sapeurs-pompiers de l’Hérault explique : « chaque année nous essayons d’améliorer notre dispositif. Il y a quelques années, on avait mis des caméras de surveillance sur l’ensemble des massifs forestiers du département. Cette année, on prend en compte l’impact environnemental, savoir avec quoi on lutte, et arrêter d’éteindre les incendies avec l’eau du robinet. L’eau des poteaux d’incendie, souvent, c’est l’eau du robinet. »
Pour cette semaine, le stock est déjà de 4 500 m3 d’eau brute, soit un remplissage de 1 200 véhicules d’intervention.
[VIDEO] Interview Eric Florès, directeur et chef de corps des sapeurs-pompiers de l’Hérault :
« Des moyens pour sauver des vies et notre patrimoine. » Kléber Mesquida
Lors de cette journée de présentation du « Dispositif feux de forêt » pour la saison estivale 2023, et de la stratégie de lutte contre les conséquences du changement climatique, Kléber Mesquida a précisé que « l’ensemble du corps de sapeurs-pompiers constitue un modèle efficace, et je peux le dire, envié par d’autres départements. Mais comme je le dis à mes collègues, dans l’Hérault, on fait des choix. Et ce que nous affectons comme moyens à ces dispositifs, c’est un choix de politique publique que l’on ne peut pas mettre sur d’autres actions. » Le président du conseil départemental souligne que le SDIS et l’ensemble des forces d’intervention et de surveillance « ont besoin de ces moyens pour sauver des vies et notre patrimoine. »
Mas du Pont, Valflaunès en sortie de Saint-Mathieu de Tréviers, le rassemblement était impressionnant. Tous les acteurs de la prévention, et de la lutte contre les incendies étaient mobilisés : SDIS 34, DDTM34, CD34, ONF, APFM, ADCCFF 34, OFB, Garde champêtre, CTRC 34. La Présentation des véhicules et des matériels opérationnels comme les manœuvres aériennes ont laissé apparaitre toute l’expertise et l’efficacité du dispositif opérationnel, des forces en présence.
La prudence, un devoir citoyen
Le préfet de l’Hérault lance « un appel à la responsabilité. » Surveillance, détection, attaque massive des feux naissants, analyse des prévisions météorologiques, mobilisations préventives, si l’organisation des sapeurs-pompiers semble parfaitement réglée face au défi climatique, il reste une variable de taille : l’humain. Hugues Moutouh le rappelle « 90% des feux dans l’Hérault sont d’origine humaine. »
Alors pour les incendies d’origine accidentelle, barbecues sauvages, mégots balancés sans précautions, la prudence devient un devoir citoyen. Et s’il n’y pas cette conscience d’un besoin de sécurité pour protéger tout un chacun, comme le bien commun que sont les espaces naturels, Hugues Moutouh prévient qu’aujourd’hui les moyens de recherche sont scientifiques, précis, efficaces et « les cellules policières, gendarmerie, et SDIS34 sont concentrés sur la recherche des causes de l’incendie. À partir du moment, où l’on a la possibilité d’identifier le responsable, et bien il faut taper à son porte-monnaie. Il faut qu’il comprenne, qu’il ne peut plus se conduire de façon aussi irresponsable. »
[VIDEO] Interview Hugues Moutouh, préfet de l’Hérault :
* SDIS : Service Départemental d’Incendie et de Secours. C’est un établissement public composé d’un corps départemental organisé en centres d’incendie et de secours, avec un service de santé et de secours médical. Le SDIS est commun au Département, aux communes et aux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI).