[VIDEO] La Grande-Motte : acte II du projet "Ville-Port" et célébration de la paternité de la station 

Si la journée était à la fête, ces célébrations avaient des enjeux bien supérieurs : rappeler la génèse de la commune et d’aborder le sujet de sa transformation. “En ce jour du 11 mai où nous inaugurons officiellement cette première brique du projet du port, je suis fier et honoré d’être votre maire et avec mon équipe municipale de porter tous ces beaux projets pour une ville toute jeune qui célèbre cette année ses 50 ans”, a lancé Stéphan Rossignol, devant un parterre d’élus et de figures de la Grande-Motte, dont les deux filles de Jean Balladur.

Révision de la circulation automobile, création d’ombrières, de mobiliers urbains : les aménagements, réalisés de manière à sauvegarder et poursuivre le travail de Jean Balladur ont nécessité près de 10 millions d’euros. “La ville de la Grande-Motte a apporté la majeure partie du financement mais la réussite de cette réalisation doit pouvoir aussi être attribuée à nos partenaires : l’État, la région Occitanie, le Département, le Pays de l’Or, les Bâtiments de France, et tant d’autres”, complète le maire avant de donner la parole à l’architecte de ces grands travaux, François Leclercq.

Selon lui, de tels aménagements ont le pouvoir d’offrir “un nouveau regard sur les espaces publics”, “un espace où la voiture est un peu moins prédominante, qui fait la part belle aux modes doux, aux flâneurs, aux piétons, avec des ombrières et des arbres nouvellement plantés pour apporter de la fraîcheur”. François Leclercq se dit d’ailleurs en accord avec le maire de la commune quand il s’agit d’évoquer les prochaines étapes de la vie de la station : “Nous devons proposer une nouvelle manière d’habiter la Grande-Motte, avec des grands logements, adaptés à ceux qui veulent vivre ou travailler ici, et toujours en correspondance avec notre esprit, notre générosité et notre modernité assumée.”

Et si l’architecte n’en est pas à son premier chantier d’envergure, il a partagé son émotion de marcher dans les pas des “pères” de La Grande-Motte. “Je suis fier d’essayer de poursuivre son œuvre, c’est le travail d’un visionnaire, magistral, ancré dans un univers personnel, cultivé et onirique. Il a pu s’exprimer à toutes les échelles, depuis la vision urbaine jusqu’aux moindres objets existants et le construit. Il a réussi à insuffler, auprès de ses collègues architectes de l’époque, et même aujourd’hui, le devoir et le plaisir de prolonger cette aventure. Une extension de son travail basée sur des principes fondateurs, tout en étant gouverné par les nouvelles donnes actuelles.”

Le professionnel a aussi pris le temps d’applaudir l’effort fourni par le paysagiste-concepteur de la Grande-Motte Pierre Pillet, qui, dès la création de la station, avait fait le choix d’une ville verte. “Quand on se promène dans la ville, la verdure est très présente, mais elle ne l’était pas sur le port et le front de mer, car il craignait le vent et les embruns, rappelle François Leclercq. Les arbres ayant prouvé leur faculté de résistance, nous avons ajouté une dimension botanique à la promenade du front de mer”.

Dans un second discours empreint d’émotion, le maire de la “Cité des pyramides” a tenu à revenir sur l’empreinte indélébile laissée par son architecte : “Dans la canopée végétale, dans l’aménagement des quartiers, dans les voies de circulation, elle s’exprime partout. La Grande-Motte demeure l’une des seules villes au monde née du dessin tant architectural que philosophique d’un seul nom.” Un hommage fort marqué par l’inauguration d’une statue érigée en l’honneur de Jean Balladur : “Cette statue est un hommage, certes symbolique et dérisoire au vu de l’œuvre monumentale de l’architecte, mais elle porte en elle l’admiration, l’estime que nous partageons pour cet homme visionnaire”, souligne l’élu.

Cette reconnaissance posthume n’aurait pas été complète sans la réaction émouvante d’une des filles de Jean Balladur : “Je crois que papa aurait été extrêmement heureux de voir que, près de 60 ans plus tard, la station est aussi habitée, et qu’elle a gardé absolument tout son éclat. Merci aux Grand-Mottois qui la font vivre avec amour.”