[VIDÉO] L'Éco de l'Hérault : Le Social Bar de Montpellier fête ses 1 an et continue de séduire
Le Social bar de Montpellier vient de fêter son premier anniversaire. L'occasion de faire un point sur cette année de démarrage et les projets d'avenir de ce lieu pas comme les autres.
Le premier Social bar a été créé en 2016 à Paris par Renaud Seligmann et David Rivoire. Partant du constat qu’il est de plus en plus difficile d’avoir des interactions sociales et de rentrer en contact avec des inconnus, les deux associés décident d’ouvrir un bar qui soit convivial, solidaire et festif. Ils imaginent alors tout un tas d’astuces pour favoriser, sans forcer, les interactions entre les gens. Parmi elles, on retrouve les “outils de convivialité” : le badge de la convivialité composé du prénom que l’on veut porter ce soir-là et de deux questions (comme “Quelle est ta pire expérience de vacances ?”) qu’un inconnu doit nous coller dans le dos, les cartes bla-bla pour engager la conversation, les cartes défi ou contrainte, le dé géant pour jouer le prix de son verre avec un autre client ou encore le shifumi géant.
Tout cela organisé et animé par un agent de convivialité, nouveau métier créé par et pour le Social bar. Son rôle : répandre de la convivialité et briser les barrières entre les individus. Les fondateurs voulaient par ce biais faire de leur bar un endroit où on peut aller seul et faire des rencontres facilement. Le concept a tellement bien fonctionné qu’ils ont, depuis, monté une école de la convivialité pour former des agents qui puissent intervenir dans les bars, mais pas que. Une agence de la convivialité permet aussi aux entreprises d’engager ces agents pour leurs évènements de teambuilding, par exemple.
Le concept du Social Bar à Paris a également très bien marché. La preuve, celui de Montpellier est le 5e à voir le jour en France (après Saint-Ouen, Strasbourg et Biarritz). Situé square de la Babotte, ses trois niveaux permettent nombre d’activités : boulodrome, karaoké, scène ouverte et même balançoire ! Il propose aussi de la petite restauration midi et soir : tapas et Boc D’oc, plats en bocaux fait en Occitanie. Le Social bar héraultais emploie actuellement 10 personnes, soit 8 équivalent temps-plein. Les agents de convivialité sont en freelance, il y en a eu 19 en 2023.
La rencontre : Marjorie Lempereur, directrice du Social Bar de Montpellier
Hérault Tribune : Quel est le modèle économique du Social Bar ?
Marjorie Lempereur : Il fonctionne sur un modèle économique classique, nous vivons de la vente d’alcool et de nourriture. On propose également de privatiser tout ou partie du lieu. A l’ouverture, comme pour tous les autres bars du groupe, nous avons fait une campagne de crowd-equity, c’est-à-dire qu’on ouvre une part du capital, environ 25%, à des actionnaires. Nous avons eu ici 192 co-patrons qui ont financé 80 000 euros des frais d’ouverture.
Notre autre particularité est que nous sommes un bar de l’entrepreneuriat social, c’est à dire qu’on a mis l’impact social au même niveau d’importance que l’impact économique : il est aussi important pour nous d’être rentable que de créer du lien social. Il y a donc un encadrement de l’écart des salaires, un encadrement sur l’utilisation des bénéfices puisqu’on ne peut pas reverser 100% des bénéfices aux actionnaires. On a choisi d’en reverser 15% à une association que les co-patrons choisiront.
Comment s’est passée la première année ?
Très bien ! On a eu un démarrage en fanfare les trois premiers mois, on ne s’attendait pas à ce que ça dure aussi longtemps. Après on a eu des petites difficultés car on a voulu se lancer, en juin, dans l’activité de restauration, donc on a réinvestit alors que le bar était à ses débuts. On s’est aperçu qu’il y avait des périodes vraiment creuses pour la restauration à Montpellier et la rentrée a été difficile pour tout le monde avec l’inflation et l’augmentation des coûts de matières premières. Donc on a fermé le restaurant en novembre pour se concentrer sur notre coeur d’activité qui est de faire de ce bar un lieu de vie de jour comme de nuit, puisque nous sommes ouvert du mardi au samedi, de 10h à 1h. On continue bien sûr à vendre des tapas, des planches et des Boc D’oc midi et soir.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
2023 était vraiment une année de test. Donc en 2024 l’idée est d’ancrer et de structurer tout ce qu’on a fait. On va aussi développer encore plus l’activité en journée ce qui est l’occasion de développer tout le volet entrepreneuriat social en ouvrant le lieu à des associations, en ouvrant plus aux familles. Donc on est en train de mettre en place des ateliers en journée, on a des cours de danse tahitienne parents-enfants les derniers samedis de chaque mois, un café philo un mercredi par mois. On continue aussi le travail de partenariat avec le monde associatif et le monde économique et culturel de l’entrepreneuriat social : chaque mois on fait une soirée drag-queen, une soirée stand up, des soirée DJ. On a plein de projets en ce sens.