[VIDEO] Métropole de Montpellier : « je ne signerai pas des centaines de millions pour une absurdité », déclare François Vasquez
Ils sont membres de la majorité, et élus du groupe politique « Choisir l'écologie à Montpellier », ils dénoncent les risques d’un désastre de la gestion des déchets à la métropole, avec la création d'un four à plastiques, soit une filière CSR et une politique Zéro déchet qui ne serait jamais appliquée.
C’est « une faute politique grave » s’il y a un vote pour la mise en place d’une filière CSR. Coralie Mantion, François Vasquez, Célia Serrano, et Catherine Ribot posent la question : « Quels seront les impacts économiques, environnementaux et sanitaires pour la Métropole de Montpellier du choix d’une chaudière à plastique en ville ? »
Membres de la majorité, des élus du groupe @Elu_esEcolo_Mtp dénoncent les risques d’un désastre de la gestion des déchets de @Montpellier3 avec la création d’un four à plastiques, soit une filière CSR et une politique Zéro déchet qui ne serait jamais appliquée #VIDEO 📲 pic.twitter.com/5cUUauS2b3
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« On est en train de jouer l’avenir de la métropole »
La décision qui risque d’être prise pour la gestion des déchets sera « très impactant pour l’économie, pour l’environnement et pour la santé, des habitants de la métropole. » François Vasquez, vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole, délégué à la Collecte, tri, valorisation des déchets et à la Politique zéro déchet est extrêmement courroucé, mais surtout très inquiet. Il explique : « Je suis resté un an, sans directeur. J’ai demandé 30 postes, au moment où je vous parle, j’ai la moitié des postes demandés ! Et ils viennent à peine d’arriver. Je suis resté sans que mes mesures soient appliquées, j’ai été laissé sur la touche avec toute ma stratégie dans un tiroir. »
Et le vice-président lance avec force : « on me demande de signer des centaines de millions pour une absurdité ! Je ne signerai pas des centaines de millions pour une absurdité ! » François Vasquez est directe : « on est en train de jouer l’avenir de la métropole […] On fait la ZFE, on plante des arbres, et on va brûler 45.000 tonnes de déchets ? » Pour l’élu, cette orientation est « contraire à la stratégie zéro déchet que j’étais habilité à porter pour la Métropole sur ce mandat. »
Occasion de rappeler à François Vasquez sa citation : « si vous voulez savoir, si un maire est écologiste, regardez comment il traite ses déchets. » Question, selon vous, Michaël Delafosse, est-il toujours ce maire écologiste qu’il souhaitait être ? « S’il s’avère qu’il s’oriente vers le choix actuel, qui pour moi est le choix du DGS […] le choix des industriels des déchets […] il faudra qu’on puisse en tirer en effet toutes les conclusions sur son implication envers l’écologie de la ville de Montpellier. »
[VIDEO] interview de François Vasquez, vice-président de Montpellier Méditerranée Métropole :
Le report de vote à la métropole
Incompétence, oubli ? Avons-nous « tous la même naïveté », interroge François Vasquez en conférence de presse de ce 9 février ? « Oups » ou « calcul pour imposer la filière industrielle ? » Une DSP ne se décide pas comme cela d’un petit hochement de menton. L’équation est complexe. « J’ai demandé le report de cette décision qui était prévue dans la précipitation » affuté, François Vasquez met en garde contre les conséquences financières potentiellement désastreuses pour les finances locales, notamment à travers l’application de la taxe carbone et de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP). Le grand rendez-vous est pour le conseil de métropole du 2 avril prochain, avec certainement d’ici là, des débats riches, intenses, intelligents, notamment le 19 mars avec un bureau de métropole.
François Vasquez Vice-président de @Montpellier3m @Elu_esEcolo_Mtp se « questionne » aujourd’hui sur la Politique zéro déchet de #Montpellier : « pourquoi on n’a pas mis la stratégie en place ? » Sa réponse, c’est « oups ! On a oublié » ou bien « ça a été fait à dessein pour nous… pic.twitter.com/YWQhW5M87m
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On le sait, Michaël Delafosse fraichement élu l’avait affirmé ainsi : « je ne me résoudrai jamais à l’immobilisme , je n’accepte pas l’idée de l’impuissance en politique. » Mais voilà François Vasquez interroge à nouveau : « Ils vont surjouer l’impuissance combien de temps ? Qu’ils ne viennent pas nous dire dans cinq ans, on augmente la TEOM (Taxe d’enlèvement des ordures ménagères) à cause de Saurel. Qu’ils ne viennent pas nous dire dans cinq ans, c’est l’inflation ! Ou, la réglementation a changé, on ne pouvait pas la prévoir. La pollution ? On ne savait pas, c’était des chaudières ? Non, c’est ridicule ! Les risques, on les connaît par cœur. » Le vice-président alerte encore, selon lui « les conséquences économiques, à partir de 2029, on part en plongée profonde, c’est les abysses, je vous le dis. »
Tout le potentiel calorifique de nos déchets résiduels
La promesse pourrait être belle. Utiliser tout le potentiel calorifique de nos déchets résiduels, grâce aux combustibles solides de récupération (CSR). Mais c’est quoi les déchets résiduels ? C’est ce qui reste après le tri de toutes les matières recyclables.
Des combustibles dont personne ne voudrait, trop toxiques. L’élu du groupe « Choisir l’écologie pour Montpellier » lance : « vous savez où ils partent, les CSR parce que personne ne les brûle, parce que c’est trop polluant, parce que c’est trop cher ? Ils partent en Suède par bateau. »
Un vice-président désavoué ?
François Vasquez est clair quand aux semaines qui arrivent : « il y a un président, il y a un DGS et il y a un vice-président. Jusqu’à présent, on peut considérer que le vice-président a été désavoué. Dans les faits, je ne dis pas que ça a été fait dans cette intention, je dis que factuellement ma politique n’a pas été mise en place. Si maintenant le choix qui est fait est en cohérence avec cet abandon de la stratégie [Zéro déchet], il faut que le président prenne ses responsabilités et demande à l’assemblée de démettre le vice-président parce qu’il pense que la politique portée par le DGS, que d’ailleurs personne n’a élu pour cela, est préférable à celle de son vice-président. »
La question que l’on peut se poser : y a-t-il une politique portée par Olivier Nys qui serait différente de celle de Michaël Delafosse ?