[VIDEO] Montpellier : dans les coulisses de la simulation d’attaque biologique au lycée
“Se préparer au pire”, “tester les procédures et la coordination entre les intervenants sur différents risques”, parce que le risque zéro n’existe pas. C’est ainsi que les différents acteurs participant à la simulation d’une attaque biologique ce mercredi 27 mars ont justifié leur participation.
Le décor de l’opération ? Le lycée Pierre Mendès France, quartier Cambacéres, à Montpellier. Le casting ? Des mineurs et majeurs volontaires, ainsi que près d’une centaine de professionnels. Le scénario ? Un individu mal intentionné pénètre dans un établissement scolaire, en possession de produits dangereux.
“Cet exercice de type NRBCe (nucléaire, radiologique, biologique, chimique, explosifs) est préparé depuis longtemps, mais intervient dans un contexte où il y a des alertes, où le plan Vigipirate a été élevé”, relève la préfecture. Les objectifs de travail : tester les modalités d’intervention, les chaînes de réaction, les chaînes de remontée d’informations, tester les tenues… “On revoit tous les process. Il y a à peu près 70 personnels mobilisés, ici sur le terrain, mais aussi en préfecture où une cellule de crise composée des représentants de chacune des forces, des équipes du préfet et du rectorat est activée”.
“Au secours !”
Le “GO” de l’opération a été donné aux alentours de 16h. Là, un cri, des sommations puis une alarme. Si l’alerte précise bien qu’il s’agit d’un exercice, le reste du discours se veut alarmant : “Attention, ceci est un message de mise à l’abri, fermez les fenêtres et suivez les instructions du professeur, restez confinés dans les salles”. La consigne : s’enfermer et rester silencieux, surtout, ne pas s’affoler. Il faudra attendre quelques minutes avant que la première vague d’intervention n’arrive sur le terrain, il s’agit de la police, exceptionnellement équipée en avance de leur combinaison NRBC. Les policiers rentrent dans l’établissement armés, à la recherche du suspect.
“Le but de cet exercice est de coordonner les compétences entre les services d’intervention, précise Christophe Hernandez, major adjoint du service départemental de formation de la police nationale. Notre objectif était de tester le timing vis-à-vis de notre réactivité, notamment l’habillage et la projection sur un site de crise, ainsi que le travail avec les pompiers, avec l’organisation du déshabillage et du stade de décontamination.”
Plan “NoVi”
Après avoir neutralisé l’individu, sécurisé la scène et établi un périmètre de sécurité, les forces de l’ordre ont été rejointes par les secours sur le terrain, qui se sont rapidement attelés aux levers de doute et à la décontamination des victimes. Puis, après avoir identifié la nature du produit à l’origine de l’accident, installé les zones d’exclusion, de contrôle – où sont pris en charge les blessés –, et de soutien, les secours ont procédé à l’évacuation des victimes du jour.
Une chorégraphie au milieu du chaos, la répétition des modalités du plan ORSEC-Nombreuses victimes (plan Novi). Une simulation rendue un peu plus réelle par les cris des volontaires, qui se sont pris au jeu.
“L’objectif de cet exercice, pour nous, c’est d’être parfaitement coordonnés avec les forces de l’ordre, de manière à intervenir sans risque pour les sapeurs-pompiers qui vont s’approcher des victimes et de mettre en œuvre des moyens de protection spécifiques à l’agent contaminant qui est utilisé, poursuit Gilbert Arnal, chef de groupement chez Service départemental d’incendie et de secours de l’Herault. Et avec une procédure d’extraction qui est adaptée aux risques et qui consiste à décontaminer les victimes avant de les amener au milieu hospitalier.”
Avec l’aide d’un lycéen dans le rôle de la victime, les secours ont passé en revue les étapes de la prise en charge : nettoyer la peau avec une lingette ou un gant, protéger les voies aériennes, les cheveux et les mains avec masque, charlotte et gants, découper les vêtements avec des ciseaux adaptés, avant le passage dans la tente pour la décontamination.