[VIDEO] Montpellier : des milliers d'enseignants dans les rues pour l’opération sauvetage de l'École publique
14 h 30, place de la Comédie. Le cortège s’élance. La plupart des syndicats enseignants étaient sur place. Quelques lycéens et étudiants étaient aussi présents au rassemblement. Le groupe est d’abord descendu vers la gare Saint-Roch, avant de rejoindre le boulevard du Jeu de Paume quelques dizaines de minutes plus tard. Point de chute final : le rectorat de l’Académie de Montpellier.
Un mouvement suivi, avec un taux de participation de 47 % des enseignants en collèges et lycées indique le SNES-FSU. Au niveau de l’Académie, ce taux est de 14% au global (20% collèges, 10% lycées)
Parmi les revendications communes : conditions de travail, moyens et salaires. “On veut signifier notre ras-le-bol absolu et collectif de la politique éducative”, affirme Stéphane Audebeau, co-secrétaire général de la SNES-FSU 34. Cela fait depuis 7 ans, depuis l’élection du Président Macron, qu’il y a un réel mépris vis-à-vis du personnel enseignant, et même des propos insultants de la part de la nouvelle ministre à propos de l’École publique. Elle s’en est pris à l’Ecole publique par rapport aux absences non remplacées, qui sont du fait de 7 ans de destructions de suppressions, de destructions de postes. Et que fait-elle ? Elle met ses enfants dans l’enseignement confessionnel privé“.
Un enseignement privé qui “ne remplit pas les missions essentielles qui sont celles de la fonction publique, estime le co-secrétaire. Il ne remplit pas ses missions en termes d’accès pour les élèves en situation de handicap, en termes de sélection éducative et sociale”.
“Oudéa-Castéra, ministre des bourgeois”
La nouvelle ministre de l’Education était effectivement au cœur des clameurs. “Les AESH ne coûtent pas cher, c’est Amélia Oudéa-Castéra et son salaire” criait t-on ici. “Oudéa-Castéra, ministre des bourgeois, on va plier ta réforme”, entendait-on là.
“Il faut cesser le déclassement des métiers de l’Education Nationale. Nous voulons un plan historique de revalorisation de l’ensemble des métiers de l’enseignement national, des dédoublements de classes. Nous voulons une véritable École de l’inclusion et des personnels AESH formés et reconnus”, réclame Stéphane Audebeau. Une meilleure reconnaissance de ces accompagnants et surtout “plus de structures et des places en établissements spécialisés pour les 23 000 élèves en situation de handicap et sans solution”, revendique Sabine Raynaud, secrétaire générale de SNUDI-FO 34.
Pour le SNALC, c’était l’occasion de contester les nouvelles réformes de la voie professionnelle: “le retrait de plus de 170 h d’enseignements à des enfants déjà fragilisés socialement”, indique Karim El Ouardi, son président dans l’Académie de Montpellier, qui dénonce une réforme “ubérisante, servant à satisfaire des employeurs qui cherchent de la main-d’oeuvre bon marché et disponible”.
“Nous demandons l’abandon du projet de réforme des collèges de Gabriel Attal, des réformes rétrogrades qui accentuent le tri social à des âges de plus en plus précoces. Il faut une véritable politique de mixité sociale”, conclut Stéphane Audebeau.