[VIDEO] Montpellier : le « Rainbow flag » donne les couleurs de l’arc-en-ciel à la ville
17 mai, Journée internationale de lutte contre les LGBT+phobies, Montpellier a hissé son « Rainbow flag ». En 2013, la ville avait célébré le premier mariage homosexuel de France. Si le regard de la société a changé en mieux sur les LGBTQIA+, l’homophobie reste encore une réalité à combattre.
Ce mercredi aux côtés des associations engagées dans la défense des droits des personnes LGBTQIA+, la Ville a affirmé son soutien et son accompagnement à toutes les personnes concernées, en hissant les couleurs du Rainbow Flag, symbole de diversité et de tolérance.
[VIDEO] Lever du Rainbow flag sur les mâts de l’Hôtel de Ville
L’association SOS homophobie a présenté son rapport 2023 faisant état des violences LGBT+phobies enregistrées sur l’ensemble du territoire français. Selon José Consuegra, bénévole de l’association : « on voit que les chiffres ont explosé par rapport à l’année dernière. » Mais un autre élément est plus alarmant pour Léa Xavier, référente intervention en milieu scolaire : « les élèves sont victimes à 84% de discriminations LGBTIphobes… ».
[VIDEO] Interview José Consuegra, bénévole et Léa Xavier, référente intervention en milieu scolaire de l’association SOS homophobie :
La discrimination en ligne s’est accélérée, et de façon plus incisive, envers les personnes transgenres qui sont concernées par 1 signalement sur 6 en 2022, alors qu’en 2021 s’était 1 sur 12. Dans son rapport « LGBTIphobies 2023 », l’association SOS homophobie constate que la transphobie a augmenté de 26 % en l’espace d’un an.
Philosophe, Hélène Mandroux, Maire de Montpellier (2004-2014) reste optimiste : « l’évolution de la société se fait lentement, lentement… » Quel est son regard 10 ans après avoir célébré le premier mariage homosexuel de France ?
[VIDEO] Interview Hélène Mandroux, Maire de Montpellier :
En plein travail sur la gratuité des transports, Michaël Delafosse, maire de Montpellier, était absent de l’événement. Pour la traditionnelle prise de parole, il a été remplacé par Fatma Nakib, sa 17e adjointe, déléguée aux droits des femmes et à l’égalité. Face à la haine anti-LGBTI+ en forte augmentation, « le chemin à parcourir est encore long », note la conseillère municipale. Puis elle met l’accent sur les agissements de certains footballeurs professionnels qui ont refusé de porter le maillot arc-en-ciel. « Encore aujourd’hui de nombreuses personnes considèrent que ce n’est pas normal, de ne pas être hétéro, » Fatma Nakib dénonce « les dirigeants de clubs qui ont choisi de respecter » au lieu de « déplorer » les convictions de leurs joueurs.
Ne plus considérer l’homosexualité comme maladie mentale
Année 1990, un 17 mai. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) décide de ne plus considérer l’homosexualité comme maladie mentale. Cet acte important est célébré chaque année, le 17 mai. L’objectif est de mobiliser l’opinion publique sur les problèmes liés à l’homophobie et à la transphobie. En effet, les pensées suicidaires, les tentatives de suicide et le suicide sont beaucoup plus fréquents dans la population LGBTQIA+, en particulier chez les jeunes. Un constat qui met en avant un mal-être social. Il apparait donc prioritaire d’en parler.
Se nommer, c’est exister
LGBTQIA+, c’est à dire : Lesbienne, Gay, Bisexuel(le), Trans, Queer et Intersexe et Asexuel(le) ou Aromantique. L’importance de ce sigle n’est pas négligeable, il permet de se nommer, donc de pouvoir se définir. Bref ! Se comprendre pour exister.
Flash-back : c’était avant, dans les années 90. C’était un autre temps pas si lointain où l’homosexualité était considérée comme une maladie, une pathologie psychiatrique. Toujours expliquer, toujours en parler. Pourquoi ? Parce que des footballeurs aux politiques, le temps d’avant 1990 est encore parfois présent.
« J’ai beaucoup d’amis parmi ces gens-là. »
La ligue de football professionnelle pour la troisième année consécutive a renouvelé l’opération maillot arc-en-ciel, avec ce slogan : « homo ou hétéro, on porte tous le même maillot ». Certains joueurs se sont fait porter pâle pour essayer d’éviter tout commentaire. Mais l’ailier droit du Toulouse FC, Zakaria Aboukhlal, absent lui aussi du terrain écrit via ses réseaux sociaux : « le respect est une valeur que j’estime beaucoup. Il s’étend aux autres, mais il englobe aussi le respect de mes propres convictions ».
Caroline Cayeux, ex-ministre chargée des Collectivités territoriales, en est un autre exemple. Le 12 juillet 2022 sur le plateau de Public Sénat. L’ex-maire LR (Les Républicains) de Beauvais lâche le plus simplement du monde : « je dois vous dire quand même, j’ai beaucoup d’amis parmi ces gens-là. » Elle était notamment interrogée sur ses déclarations de 2013 concernant le mariage pour tous qu’elle définissait, comme une « réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature ».