[VIDEO] Montpellier : Renouvellement urbain du « quartier le plus pauvre d’Occitanie », Michaël Delafosse veut « lutter contre les inégalités. »
Rénovation, rééquilibrage, développement du territoire. Le maire de Montpellier aime à « maîtriser le temps, avancer, travailler, » et n’oublie pas de préciser sa « volonté de réaffirmer l'autorité républicaine. »
Entouré d’Emmanuel Guillermo, Directeur de mission Mosson-Cévennes et de Céric Grail D.G Altémed, Michaël Delafosse a fait mercredi, avec la presse, un point sur le renouvellement urbain de l’ouest de Montpellier : « ici, on est dans le quartier de la Mosson, le quartier le plus pauvre d’Occitanie, le quartier auquel tant d’hommes et de femmes sont attachés, ce quartier populaire de la Paillade, où tous les Montpelliérains ont d’une manière ou d’une autre un lien et un lien que nous voulons conserver. »
Fractures françaises et efficacité de l’action publique
Percutant et déterminé, le maire de Montpellier se félicite de la création du groupe Altémed ce « créateur de bien vivre », né de la fusion d’ACM Habitat, de la SERM et d’Énergies Sud.: « on a pris une décision d’efficacité de l’action publique », explique-t-il, « un outil à notre main. »
2024 sera « l’année du grignotage de la tour d’Assas et de sa disparition. Et je veux le dire, ça n’est pas rien dans la ville. Ça n’est pas rien dans la mémoire des habitants de la métropole. Ça n’est pas rien de faire disparaître du paysage urbain, la plus haute tour d’Occitanie. » Pour le Président de la métropole, c’est un élément clé, marqueur de sa volonté « de rééquilibrer l’Ouest de la ville et d’agir sur les dossiers qui étaient apparus très délaissés. »
Michaël Delafosse fera référence au livre de Jérôme Fourquet en parlant des fractures françaises, « je ne veux pas les laisser s’amplifier […] Je suis là comme maire, comme beaucoup de maires de notre pays, qui cherchent à résorber les inégalités, à lutter contre les inégalités ! » Rééquilibrer la ville, « c’est un choix très fort », confie-t-il. Un choix pour voir s’installer durablement, une ville équilibrée, une ville unie, « Montpellier Unie » ?
[VIDEO] Interview avec Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de la Métropole :
Explications des projets de rénovations urbaines, et du possible plan de repli pour le nouveau stade de football, du terrain d’Ode à la mer de Pérols, direction Grammont !
Faire face à la délinquance en col blanc, « on va continuer ! »
Dans le quartier Mosson, « nous avons obtenu une victoire majeure contre un marchand de sommeil, » rappelle Michaël Delafosse, lors de ce point presse. Plus d’une centaine de logements, la résidence Font Del Rey tombe au tribunal correctionnel de Montpellier, en première instance. La Ville de Montpellier s’est porté partie civile aux côtés de la fondation Abbée Pierre avec l’association Habiter Enfin. « Cette condamnation est très emblématique. Et je le dis, on va continuer contre les marchands de sommeil parce que c’est un fléau ! Cette délinquance en col blanc doit être résolument combattue, elle a fait beaucoup de mal à Montpellier », précise le maire.
L’accélération des stratégies de sobriété
Autre satisfaction pour Michaël Delafosse, la maitrise et la mise en place de réseaux de chaleur. C’est-à-dire des systèmes de distribution de chaleur produite de façon centralisée. « Cette année, la question énergétique est la priorité absolue. Je veux vous le dire parce que je crois que nous ne prenons pas la mesure de ce qui est en train de nous arriver. La crise ukrainienne a bousculé la donne géopolitique. »
Sortir des énergies fossiles émettrices de CO2, la ville y compte bien, mais surtout elle compte garantir la stabilité des tarifs de l’énergie. « Nous déployons des réseaux de chaleur importants qui permettent, par exemple, aux habitants d’Antigone de ne pas voir leur prix de l’énergie varier, parce que depuis longtemps, il y a une chaufferie et un réseau de chaleur. Comme pour ceux de Port-Marianne qui n’ont pas vu leur prix varier », affirme le maire de Montpellier. Il en profite pour fustiger Emmanuel Macron : « aujourd’hui, le grand protecteur des classes moyennes augmente à nouveau de 10% le prix de l’énergie. » Et sur le territoire, Michaël Delafosse souhaite « protéger les gens de ces variations-là. Donc, nous déployons un réseau de chaleur qui nous permet d’avoir le projet de produire notre énergie, en mode circuit court. »
Le maire se lance dans l’accélération des stratégies de sobriété. Quand il était au département, le président Kleber Mesquida aimait à l’appeler « son ministre des finances. » Alors pour accompagner le développement économique : « on déploie massivement le réseau de chaleur, et nous sécurisons l’implantation des entreprises, parce qu’on crée un avantage compétitif […] La question de la variation des prix est un danger pour le pouvoir d’achat de nos administrés, et un enjeu pour l’attractivité du territoire. » Puis, Michaël Delafosse donne quelques exemples technologiques de productions de chaleur : « à Beau-Soleil, ce sont les eaux grises, à Cambacérès, c’est la géothermie, à Maera, ce sont les fameuses boues qui vont produire l’énergie, aux Grisettes, la méthanisation, pour le quartier Hôpitaux-Facultés, la chaufferie bois […] on développe des chaufferies qui permettent de produire notre propre énergie. » Et certainement son exemple préféré, « regardez » en montrant la carte sur l’écran géant : « à Hauts de Jausserand, on utilise l’énergie des data centers. Vous voyez, on n’a pas de pétrole, mais on ne manque pas d’idées pour trouver des solutions. »
Michaël Delafosse a fait la démonstration qu’il veut rester dans son engagement de campagne du maire qui protège : « je ne veux pas qu’on prenne de retard, parce que mon job, c’est quand il y a une crise, ce n’est pas de la passer par pertes et profits sous le tapis. C’est d’assumer la crise, d’en tirer les leçons, et de nous préparer à la prochaine. »