[VIDEO] Pézenas : Armand Rivière « Pour agir concrètement, il faut privilégier le commerce local et l'agriculture locale, Pézenas aspire à cultiver l’espoir en 2024. »
Le 26 janvier dernier, lors des vœux à la population, le discours d'Armand Rivière, Maire de Pézenas, a été marqué par une mise à l'honneur du patrimoine ainsi que par l'importance de la consommation locale.
[VIDEO] Interview d’Armand Rivière, maire de Pézenas.
Un point important a été fait sur les actions entreprises depuis 2020 pour préserver le patrimoine bâti. Armand Rivière a qualifié ces initiatives de “véritable plan patrimoine”. Il a également abordé des questions liées au patrimoine immatériel et naturel, et aux actions concrètes en matière de transition écologique. Les secteurs de la culture, des solidarités, de la jeunesse, du tourisme et de la démocratie ont également été au cœur des vœux. Un bilan riche et un regard tourné vers l’avenir local.
Quels ont été les principaux accomplissements de la ville de Pézenas au cours des dernières années ?
Armand Rivière : « En ce qui concerne le patrimoine, les réalisations ont été nombreuses, débutant avec l’acquisition symbolique d’une Pietà qui était située rue Montmorency. Cette œuvre aurait pu être vendue avec la maison qui l’abritait. Notre intention était claire : conserver cette image emblématique de la ville. Ainsi, nous avons pris la décision de l’acquérir, lançant également une souscription populaire à cette occasion pour financer son achat. Les efforts se sont poursuivis avec la réfection des façades du Musée de Vulliod Saint-Germain et de l’entrée de la Cour d’honneur de l’Hôtel de Ville, la rénovation de la chapelle Saint-Roch et de son tableau attribué à l’artiste Joseph-Marie Vien au sein de la Collégiale Saint-Jean, ainsi que la restauration, en trois phases, du clos, du couvert et du beffroi de la Maison Consulaire, et de la toiture du musée. La première phase est déjà en cours, représentant un investissement de plus d’un million d’euros pour la commune. Ce projet est essentiel pour la préservation de notre patrimoine, d’autant plus qu’il abrite la Maison des Métiers d’Art, gérée par Ateliers d’Art de France. »
Comment la municipalité soutient-elle les entreprises locales et les agriculteurs face aux défis économiques actuels ?
Armand Rivière : « Aujourd’hui, soutenir les agriculteurs pour nous, c’est agir concrètement. Nous travaillons depuis le début du mandat pour que les 14 hectares de l’Auribelle, qui n’étaient pas cultivés, puissent le devenir rapidement. Bien sûr, cela a nécessité de surmonter certaines étapes administratives et juridiques qui n’étaient pas toutes faciles à remplir, mais nous y sommes parvenus. J’espère qu’en mars, nous pourrons signer avec la fondation Terre de Liens le bail emphytéotique qui remettra ces terres en agriculture. C’est un soutien concret, car la fondation Terre de Liens a pour vocation l’installation des agriculteurs. Je crois que si nous avions tout voulu gérer au niveau de la collectivité, nous n’en serions probablement pas là. Ensuite, nous accompagnons le syndicat Languedoc-Pézenas sur la route de l’appellation, un projet qui occupe l’intégralité du mandat et sur lequel, autant que possible, nous soutenons et accompagnons la profession. Nous permettons également sa promotion à travers des événements à Pézenas, tels que les Estivales, Invino, ou à une échelle plus importante Vinocap au sein de la communauté d’agglomération. Évidemment, cela passe aussi par l’acte de consommation, en privilégiant le commerce local et l’agriculture locale. Ces efforts sont également sollicités dans la restauration scolaire à Pézenas. »
Quels ont été les défis économiques pour la ville en 2023, et quelles mesures ont été prises pour les surmonter ?
Armand Rivière : « Le principal défi économique pour une ville comme Pézenas, c’est avant tout de résister à l’inflation, car c’est le mal de notre pays actuellement, et surtout le mal des ménages, qu’ils soient piscénois ou non. Il fallait donc poursuivre nos efforts pour soutenir le commerce, qui représente une véritable chance locale. À la sortie du Covid, nous avions seulement 7% de vacances commerciales. Ainsi, nous devons continuer à renforcer les animations, les rendez-vous culturels, et les loisirs que nous proposons en centre-ville pour assurer une offre attrayante à Pézenas. Nous continuons également, avec la communauté d’agglomération, l’acquisition d’échoppes pour favoriser l’installation d’artisans d’art, renforcer le centre-ville en ouvrant une galerie éphémère dans la rue Jean-Jacques Rousseau, et finaliser des projets tels que le territoire zéro chômeur de longue durée. En septembre 2023, nous avons déposé le dossier de candidature de Pézenas, et la lutte contre le chômage demeure l’une de nos priorités. »
Quels secteurs économiques ont particulièrement prospéré ?
Armand Rivière : « À Pézenas, le commerce a toujours été aussi vivant en 2023. Malgré les contraintes, nous continuons à installer des artisans d’art dans la ville. Le tourisme prospère également, avec environ un million deux cent mille excursionnistes, un chiffre autour duquel la ville se stabilise. On compte 360 000 nuitées à Pézenas, consommées par les visiteurs qui choisissent de dormir sur place. En 2023, nous constatons une progression, soulignant que le tourisme, le commerce et les services publics sont des motifs attractifs pour Pézenas. C’est également l’objectif constant de la ville de renforcer ces éléments par un flux permanent d’activités. »
Quels sont les grands projets prévus en 2024 ?
Armand Rivière : « Le projet d’envergure qui a débuté à l’automne est la rénovation de l’avenue de Verdun, elle constitue un jalon majeur pour Pézenas. Les travaux, s’étendant sur une période de 18 mois, englobent une refonte complète, incluant la rénovation des réseaux d’eau et d’assainissement, tout en répondant au défi initial de la gestion de la consommation d’eau et de la prévention des fuites. L’avenue de Verdun ne se limite pas à une simple remise à neuf des infrastructures hydrauliques ; elle vise également la création d’un réseau pluvial, de trottoirs, de pistes cyclables, et la mise en place d’un partage harmonieux de l’espace entre différentes modalités de transport. À l’issue des travaux, les usagers auront la possibilité de circuler dans les deux sens en voiture, tout en appréciant la verdure d’un espace végétalisé, agrémenté de plus de 280 arbres plantés. Ce projet ambitieux aspire à offrir à Pézenas une entrée de ville à la mesure de son identité et de son riche patrimoine. L’avenue de Verdun, en tant que lien essentiel, connectera la ville à son entrée, créant ainsi un cheminement cohérent. La municipalité, qui avait déjà manifesté son engagement en rénovant la rue Victor Hugo en début de mandat, offre désormais un parcours fluide reliant les quartiers en hauteur au cœur de la ville, ou vice versa. Bien que les travaux s’étendent sur 1 an et demi, il est essentiel d’encourager ceux qui sont familiers avec cette avenue à continuer de la fréquenter, soulignant l’importance de l’acte d’achat en tant qu’acte citoyen, que ce soit sur cette avenue ou dans les commerces de proximité. »
Quel message souhaitez-vous transmettre aux entrepreneurs et aux citoyens de Pézenas pour cette nouvelle année, en termes de perspectives économiques et de projets à venir ?
Armand Rivière : « C’est de continuer à cultiver une forme d’espoir. Une lueur qui est basée sur l’identité particulière de cette ville riche en patrimoine culturel. Sa spécificité en fait une centralité qui transcende sa taille démographique. Je mentionne fréquemment que bien que nous soyons 8000 habitants, nous comptons 4000 scolaires, un chiffre évocateur de l’importance de Pézenas aux yeux de territoires voisins. La ville continue d’entreprendre des projets significatifs, collaborant avec la communauté d’agglomération pour concrétiser un parc d’activités économiques non commerciales à Pézenas. Nous sommes également engagés dans le projet thermoludique, aspirant à son intégration au projet de Saint-Christol pour contribuer à sa réorientation. Un plan patrimoine est en gestation, envisageant des travaux futurs sur la collégiale comme pour la Maison Consulaire. La collaboration avec des acteurs privés est également au cœur de nos efforts, avec l’espoir que le projet d’une galerie d’art contemporain rue Victor Hugo devienne réalité en 2024. »