[VIDEO] Pézenas : Sabine Vandermouten, quand les pinceaux prennent le pouvoir pour traduire les émotions

Depuis son plus jeune âge, le dessin est pour elle une véritable vocation. “Dès que je voyais des crayons, il fallait que je dessine. C’était plus fort que moi. Mon travail est avant tout une passion : celle d’exercer l’art qui m’a toujours attirée depuis mon enfance.” Le dessin était son exutoire, une façon de transmettre des messages qui lui tenaient à cœur.

Cependant, son parcours n’a pas été facile. Son père, convaincu que le dessin n’était pas un métier et souhaitant pour elle une carrière classique, n’a jamais soutenu sa passion artistique. Ayant perdu sa mère jeune et ayant été placée de famille en famille, Sabine Vandermouten a dû surmonter de nombreux obstacles. Ces épreuves lui ont forgé une force intérieure et un désir de reconnaissance qui, aujourd’hui, alimentent son envie de vivre, de travailler la peinture, et d’exposer ses œuvres.

Avant de se consacrer pleinement à la peinture, elle a exercé divers petits boulots. Sabine Vandermouten a travaillé principalement avec des personnes âgées, pour lesquelles elle éprouve une grande tendresse, puis est devenue fleuriste, créant des objets avec des fleurs séchées. À l’aube de la quarantaine, alors qu’elle cherchait de la décoration pour sa maison sans trouver son bonheur, elle s’est tournée vers la peinture. “Je m’inspirais de ce que je voyais, parfois même je faisais des copies. C’est ainsi que j’ai pu enfin commencer à réaliser mon rêve.“

Pendant de nombreuses années, la peinture et le dessin étaient des activités interdites pour l’artiste, son père les condamnant fermement. Ses obligations familiales ont également limité le temps qu’elle pouvait y consacrer. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard, grâce à une rencontre déterminante, qu’elle a repris confiance en elle et ressorti ses pinceaux. “Je ne me sentais pas capable de vendre mes toiles. Il m’a conseillé de cesser les lampes et de poursuivre dans la peinture, pour laquelle j’avais manifestement plus de talent. Très vite, c’est devenu une obsession. Je ne pouvais plus m’arrêter de peindre. Je me réveillais la nuit avec un besoin ardent de mettre les mains dans la matière : peinture et pinceaux.“

Sabine admet ne pas avoir de démarche artistique définie. “Je n’ai pas d’idée ou de concept sur ma peinture. C’est mon souffle, ce qui me permet d’avancer. C’est comme une pile électrique sans laquelle la machine ne peut fonctionner. J’aime cette matière débordante de vie.” Son art est un mélange de figuratif et d’abstrait, explorant des thèmes variés comme les nus féminins ou encore les visages, avec toujours de nouveaux projets en perspective, certains plus subversifs.

Ses inspirations viennent du monde qui l’entoure, de l’actualité, de ses propres expériences et des messages qu’elle souhaite transmettre. “Mes intentions profondes : l’expression et mon épanouissement sont ma première motivation. Il me plaît également de savoir que mes créations apportent du plaisir à leurs acquéreurs et subliment un lieu, une pièce, un mur, au gré de leurs choix.“

Sabine Vandermouten vit pleinement son rêve d’artiste-peintre. Son message aux jeunes générations : “Ne jamais rien lâcher !” Et à la petite fille qu’elle était autrefois, elle dirait : “Tu as bien fait de te battre.“