[VIDEO] Serge Ragazzacci : « La nouvelle réforme de l’assurance-chômage, c’est s'attaquer aux chômeurs plutôt qu'au chômage ! »

Les Républicains tombent sur Bruno Le Maire avec « son » déficit de 5,5% et une dette publique à 110,6%, pour eux via la voix de leur président Éric Ciotti « Emmanuel Macron est comptable de ce bilan désastreux. » Reste à savoir quels sont ceux qui souffriront le plus de « ce bilan désastreux,» et qui devront le supporter, même s’il existe encore un refus d’une augmentation des impôts pour réduire ce déficit. 

Pour la CGT, les choix économiques du gouvernement sont à dénoncer comme un facteur aggravant, et un « changement de cap urgent » s’impose selon les mots de Sophie Binet, Secrétaire Générale de la CGT. « il y a près de 100 milliards d’aides aux entreprises, sans aucun contrôle ni aucune contrepartie et nous, ce que nous disons c’est que notre pays souffre d’un déficit de recettes, » explique Serge Ragazzacci. Augmentation des salaires, augmentation significative du SMIC, augmentation du point d’indice, indéniablement pour le responsable syndical : « il aurait fallu avoir une politique de relance » 

Serge Ragazzacci s’inquiète d’une politique de rigueur et d’austérité en particulier sur les services publics, tout en soulignant : « toutes les promesses qui ont été faites après Covid en particulier sur notre système de santé n’ont pas été tenues ! » Et en ce qui concerne la prochaine réforme de l’assurance-chômage, son analyse est claire : « c’est s’attaquer aux chômeurs plutôt qu’au chômage ! » 

Durcir les règles pour inciter au retour à l’emploi, cette nouvelle réforme n’a pas besoin de passer par la case Parlement. Le gouvernement doit entamer une négociation avec les partenaires sociaux , via une lettre de « cadrage », mais en cas d’échec, il reprendra la main par décret. L’assurance-chômage est pilotée via l’Unédic par les syndicats et le patronat. Et c’est à noter : les comptes de l’Unédic, association paritaire qui gère ce régime, sont dans le vert.

« Ça nous révolte … ce qu’il faut bien comprendre, c’est que près d’un chômeur sur deux aujourd’hui n’est plus indemnisé », assure Serge Ragazzacci, qui précise que réduire la durée de l’indemnisation ne crée pas d’emplois. « Donc ce n’est certainement pas de ce côté-là qu’il faut chercher des économies. On a un gouvernement qui confond ses poches : l’impôt, ce ne sont pas les cotisations sociales ! L’argent de la Sécurité sociale, c’est l’argent qui est produit par le travail, c’est de la cotisation sociale, et ce n’est pas le budget de l’État. »

Serge Ragazzacci ne cache pas ses préoccupations face aux élections européennes où « le bloc d’extrême droite aujourd’hui approcherait 40% dans les intentions de vote. » Déterminé à défendre une société plus juste et solidaire, il assume sa responsabilité de force morale, pour « expliquer l’imposture sociale » et indiquer que « ce sont toujours des politiques libérales et ultras libérales, avec en plus la préférence nationale et des questions racistes en particulier. Donc le monde du travail n’a pas à se tourner vers ces candidats. » Le Secrétaire de la CGT déplore que « près d’un électeur sur deux n’a même pas l’intention d’aller voter. » Il rappelle aussi que « les candidats d’extrême droite n’ont jamais soutenu les mobilisations sociales et les propositions de progrès social. Ils votent contre l’augmentation du SMIC, certains votent contre l’entrée de l’IVG dans la Constitution. » Et l’info de ce mois sera la présence de Sophie Binet, Secrétaire Générale de la CGT à Béziers le 23 avril, pour « une grande manifestation que nous avons baptisée : Marche pour nos Libertés contre les idées d’extrême droite. »

« Un 1er mai particulier » pour Serge Ragazzacci. Ce jour de solidarité internationale entre les travailleurs, d’unité des travailleurs et d’unité pour la paix est marqué par deux conflits l’Ukraine et la Palestine. « La CGT a été très claire et très ferme en soutien aux Israéliens qui ont subi un attentat terroriste de la part du Hamas, on a dénoncé sans équivoque, ce qui s’est passé le 7 octobre. Mais en même temps, on se doit de dénoncer ce qui se passe aujourd’hui en Palestine, ça ne permettait pas au gouvernement de Netanyahou de perpétrer une punition collective des populations en particulier à Gaza. » Alors la mobilisation du 1er mai 2024 sera « tournée vers ces questions de paix et de solidarité internationale, parce qu’il n’y a pas d’autre solution que la paix aujourd’hui, » indique le Secrétaire Général du département de l’Hérault.