Faits divers — Villeneuve les Maguelone

Villeuneuve-lès-Maguelone : un détenu poignardé, le centre pénitentiaire débordé

Chaussette lestée, bombe aérosol et couteau en céramique… Le mercredi 23 octobre, une rixe entre quatre détenus du centre pénitentiaire de Villeneuve-Lès-Maguelone s’est produite aux alentours de 14h30. “Un flux trop important de détenus de la région nîmoise”, dénonce Le syndicat Unsa Ufap Justice.

Coup de couteau en céramique et chaussette lestée, mais que s’est-il passé au centre pénitentiaire de Villeneuve-lès-Maguelone ? Tout commence par l’agression de deux détenus, l’un âgé de 25 ans et condamné pour vol aggravé avec récidive et fourniture d’une fausse identité, l’autre pour vol aggravé en récidive, usage illicite de stupéfiants, séjour irrégulier sur le territoire français et port d’arme blanche ou incapacitante de catégorie D sans motif légitime. 

L’agresseur, un détenu de 26 ans, a agi au moyen d’une bombe aérosol de gaz poivré pendant une promenade du bâtiment 1B. Ce dernier était condamné en correctionnelle pour récidive légale de conduite sans permis, sous l’emprise d’alcool. Pendant le mouvement de foule suscité durant la rixe, un coup de chaussette lestée a été également porté par un quatrième détenu. L’agressé, âgé de 25 ans, a répliqué à l’aide d’un couteau en céramique et a poignardé son opposant, un Alésien de 26 ans, au niveau du flanc gauche, en lui ouvrant une plaie d’une vingtaine de centimètres. Le détenu a été pris en charge et transporté aux urgences. Le pronostic vital n’est pas engagé. Toutes les armes ont été retrouvées. L’enquête est toujours en cours. On ne connait pas encore les raisons de cet affrontement.

170% de surpopulation carcérale

Cet événement grave survient dans un contexte de surpopulation carcérale record au centre pénitentiaire de Villeneuve-lès-Maguelone. Aujourd’hui, la situation est critique et continue de se dégrader. Le centre pénitentiaire accueille 110 matelas au sol et connaît un taux d’incarcération explosif, particulièrement en provenance des tribunaux de Nîmes et d’Alès”, a déclaré le syndicat Ufap Unsa Justice.

La secrétaire locale, Marine Orengo a ajouté : “On est actuellement à plus de 990 détenus incarcérés dans les murs, soit 170% de surpopulation carcérale. Je suis sur l’établissement depuis 2014. Et on n’avait jamais atteint ces chiffres-là.

Mais alors à quoi est due cette surpopulation ? “Ils n’incarcèrent plus personne à Nîmes depuis le 11 octobre puisque la maison d’arrêt est saturée, elle atteint 240% de surpopulation pénale. Elle a une capacité de 200 et ils sont à 450. Du coup, le judiciaire nous les renvoie. On prend tous les détenus incarcérés du tribunal judiciaire d’Alès et de Nîmes. On connaît déjà la rivalité entre Nîmes et Montpellier, notamment sur le trafic de stupéfiants à l’extérieur. Alors forcément, quand on mélange des Nîmois avec des Montpelliérains et que les Nîmois sont bientôt en surnombre, ils règlent leur compte dedans”, explique Marine Orengo.

Moins 25 surveillants pénitentiaires

Une surpopulation accentuée par les déficiences de la prison. Le nombre de surveillants et d’agents pénitentiaires est en baisse : “On est sous -25 surveillants pénitentiaires par rapport à l’organigramme de base. Ça veut dire que tous les jours, quand on fait un planning, on est déjà en sous-effectifs avant même qu’il y ait des absents”, révèle Marina Orengo.

Des sous-effectifs à mettre en parallèle également aux conditions sanitaires de détentions, explique Marina Orengo : “On a une recrudescence aussi en termes sanitaire de punaise de lit, et de cafards dans les cellules. Alors forcément, quand on dort au milieu des cafards et des punaises de lit, ça tend quand même les rapports.”

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