Violences faites aux femmes : la résistance s'organise
[EDITO] Les journées du long procès des viols de Mazan se succèdent et se ressemblent. Mais personne ne s’habitue à l’horreur des vidéos diffusées sur grands écrans dans la salle d’audience, ni aux réponses des 50 accusés qui ont défilé à la barre pendant deux mois et demi. Dont Dominique Pélicot, le principal accusé. Cet homme qui a drogué sa femme, Gisèle Pélicot, à son insu et qui l’a violée pendant près de dix ans, filmant les hommes qu’il a invité à se joindre à lui.
Un dossier qui est devenu symbolique des violences faites aux femmes et de la question de la soumission chimique. Le courage de Gisèle Pélicot, qui a demandé à ce que le procès soit public et non à huis clos, inspire des femmes à travers la France mais aussi dans l’Hérault.
“Toutes les victimes que j’accompagne me parlent de l’affaire Pélicot. C’est une onde de choc. Cela les conforte dans leur démarche alors que les procédures judiciaires sont très longues et peuvent prendre des années”, témoigne Marie-Laure Gaillard, avocate et présidente de l’association montpelliéraine Nuage qui accompagne les femmes victimes de violences sexuelles.
En 2022, 244 000 personnes – en grande majorité des femmes – ont été victimes de violences conjugales selon le ministère de l’Intérieur. Soit une augmentation de 15% par rapport à 2021. Et ces violences exercées par un conjoint ou un ex-conjoint sont des violences physiques pour les deux tiers (65%).
Face à cette recrudescence, les femmes s’organisent : certaines prennent des cours de self-défense, d’autres se retrouvent dans des groupes de parole pour se serrer les coudes, ou se rendent dans des associations pour chercher une aide psychologique, médicale et juridique, des étudiants se forment aux violences intrafamiliales. Autour de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le 25 novembre, une série d’événements sont organisés à travers le département pour faire entendre les voix de ces femmes qui, ensemble, dans un élan de sororité, refusent de capituler.
À lire dans notre édition du 21 novembre :