Yannick Noah a-t-il arnaqué un fan lors d'une vente aux enchères ?
L’objet du litige : la raquette utilisée pendant la finale victorieuse de Roland-Garros en 1983.
Crédit photo : AFP.
Ce mardi 1er février, la deuxième chambre du tribunal judiciaire de Versailles a examiné un litige opposant un fan à Yannick Noah. Le Marseillais passionné de tennis accuse la célébrité de fraude. En 1986, il avait acheté la raquette utilisée par Noah lors de la finale de Roland-Garros au cours d’une vente aux enchères.
La raquette vendue n’a pas servi
Pour acquérir ce morceau de l’histoire du tennis, le passionné avait déboursé 12 000 francs, soit 3 277,87 €. La raquette était accompagnée d’un certificat d’authenticité signé de la main du sportif.
33 ans plus tard, en 2017, l’homme s’est rendu chez le spécialiste de l’hôtel des ventes Drouot pour obtenir une estimation de la raquette, qu’il souhaitait vendre pour payer les frais médicaux de sa compagne. Malheureusement pour lui, la réponse fournie n’est pas celle qu’il attendait. Après examen du bien, un an plus tard, l’expert lui affirme que la raquette n’a jamais été utilisée par Yannick Noah lors des internationaux de France. Un retour difficile pour le Marseillais qui espérait la mettre en vente au prix de 8 000 €.
L’avocat du sportif parle “d’action mercantile et opportuniste”
En réaction à cette annonce, l’homme a saisi la justice afin d’obtenir réparation. Son avocat, Me Arnaud Ibanez, demande qu’il soit remboursé et dédommagé pour le préjudice. Il réclame que la responsabilité délictuelle de Yannick Noah soit engagée pour avoir réalisé un faux certificat d’authenticité, tout comme la responsabilité contractuelle du bénéficiaire de la vente aux enchères, Care France.
Dans un courrier adressé à nos confrères de 20 Minutes, l’avocat de Yannick Noah, Me William Bourdon, estime que le délai de prescription est dépassé. “La procédure a été déclenchée plus de 30 ans après les faits, écrit-il. Le demandeur initial aurait découvert la “supercherie” plus de 30 ans après les faits ? C’est absurde, et l’affaire est prescrite. Comme souvent dans les procédures qui visent des personnalités publiques, l’action est mercantile et opportuniste”.
L’avocat du sportif met aussi en avant quelques éléments “douteux” de l’affaire : “Plus de 30.000 euros de dommages et intérêts sont réclamés pour une raquette achetée moins de 1.500 euros, alors même qu’aucune preuve n’est rapportée de ce que la raquette présentée est celle qui a été achetée en 1986”, avance le juriste.
Réponse du tribunal le 2 avril prochain.