École publique ! Réaction de Florence Brutus face au projet ultra libéral du Président de la République et de son gouvernement pour l’Éducation Nationale
Emmanuel MACRON vient d’annoncer deux mesures qui portent atteinte au socle fondamental de l’Éducation nationale et qui persistent à battre en brèche le principe républicain d’un droit pour tous à un enseignement public de qualité.
Emmanuel MACRON vient d’enterrer un des points fondamentaux de la réforme BLANQUER et d’annoncer le retour des mathématiques pour les élèves de 1ère dès la rentrée de septembre, mais seulement en option !
En insistant – de façon cynique – sur « la liberté donnée à chaque famille d’avoir droit, dans le tronc commun, à 1h30 de mathématiques par semaine »… Et nous devrions le remercier de cette « liberté » alors même qu’il s’agit en fait d’un mea culpa pour une réforme qu’il a soutenue contre l’ensemble des syndicats d’enseignants et les fédérations de parents d’élèves ?
Dans le même temps, il annonce la généralisation de « l’école du futur » afin de permettre à chaque directeur d’établissement de recruter l’équipe pédagogique qu’il veut.
Notre système éducatif doit être renforcé et, par certains aspects, repensé pour donner à chaque écolier, à chaque collégien, à chaque lycéen et à chaque étudiant un enseignement de qualité. Cela ne fait aucun doute.
Mais cela passe-t-il par une autonomisation des établissements scolaires ? Bien évidemment, non !
Les écoles, les collèges, les lycées et les universités ne sont pas des entreprises, ni des start-up que l’on peut impunément mettre en compétition les uns contre les autres.
Comment peut-on affirmer vouloir défendre le service public de l’enseignement… sans entendre leurs premiers usagers et promoteurs : les élèves, leurs familles et le corps enseignant dans son ensemble ?
Enfin, en considérant les enseignants comme des mercenaires uniquement attirés par des salaires négociés, quel message le gouvernement envoie-t-il aux professeurs et, surtout, aux futurs candidats au CAPES et autres concours d’accès aux métiers de l’enseignement, dont le nombre ne cesse de reculer année après année ?
Je refuse cette logique de casse de nos services publics qui comme toujours pèsera sur les plus modestes d’entre nous… et affaiblira encore plus notre Nation dans la compétition mondiale.
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