Carrefour : le groupe annonce la sortie de 39 magasins du groupe, dont celui de Saint-Jean-de-Védas
Concrètement, cela voudrait dire que ls 15 Carrefour Hypermarchés et les 24 Carrefour Markets concernés passeraient sous un système de location-gérance ou de franchise, avec des conséquences pour le personnel.
2 489€ en moyenne, c’est la perte annuelle moyenne des salariés lorsqu’ils sortent de la masse salariale de Carrefour, indique la CFDT Carrefour Groupe dans un communiqué publié ce vendredi 10 janvier au matin suite à une réunion avec la direction.
« Comme Carrefour existe depuis plus de 60 ans, il y a tout un contexte social qui s’est construit avec les années et ces avantages vont être perdus », explique Erwanig Le Roux, délégué syndical CFDT du groupe. Beaucoup de salariés précaires, avec un salaire « très légèrement au-dessus du Smic », sont ainsi concernés. Car l’accord passé avec Carrefour garantit la pérennité d’avantages (mutuelle notamment) pendant 15 mois uniquement.
A terme, les salariés perdent « la prime d’intéressement de 550€ annuel, la prime de résultat de 1045€, et la sixième semaine de congés qui est généralement perdue, ce qui équivaut à 400€ environ. Toutes c’est choses font redescendre au niveau des accords de branche et non au niveau du groupe Carrefour», regrette le représentant. Une situation qui renforce la précarité d’employés pour beaucoup « très légèrement au-dessus du Smic ». Pour les couples travaillant dans l’enseigne, on peut multiplier le manque à gagner par deux.
Concrètement, la CFDT souhaite que Carrefour cesse cette pratique de location-gérance ou de franchise. Si l’entreprise concrétise ses projets, seuls 106 hypermarchés sur 253 et 169 Carrefour Markets sur 1037 feront partie du groupe. Une économie énorme sur le premier poste de dépense des sociétés : les charges salariales. C’est pourquoi l’organisation syndicale a décidé de lancer une assignation en référé en février 2024 pour pratique abusive de la location-gérance.
« La location-gérance est légale et utilisés depuis les années 70 pour faire de l’expansion. Mais Carrefour l’utilise à l’inverse pour se séparer de ses salariés, alors que lorsqu’on veut le faire, il existe des dispositifs qui sont eux légaux : des plans de départ volontaire, des plans de sauvegarde de l’emploi, des ruptures conventionnelles, etc. Ce que fait Carrefour, c’est un contournement de la loi. Ils externalisent les contrats de travail sous le prétexte de la location-gérance », décrit Erwanig Le Roux.