Emploi — Département Hérault

Emploi, croissance, tourisme : l'Insee décode les réalités économiques de l'Hérault

En Occitanie, au troisième trimestre, le tableau économique est en clair-obscur : une légère croissance de l’emploi ici, un sursaut industriel là-bas, mais aussi des signaux d’alerte un peu partout… 

Une création d’emplois… en mode ralenti

Les bonnes nouvelles, commençons par elles. L’emploi salarié progresse de +0,2 % dans la région, avec 5 500 postes créés ce trimestre. Sur un an, cela porte le total à 14 800 emplois supplémentaires, une performance honorable mais loin des ambitions. En région, ce sont les services non marchands (+0,4 %) et l’industrie (+0,2 %) qui tirent leur épingle du jeu.

Dans l’Hérault, la progression trimestrielle de l’emploi est un peu plus dynamique (+0,3 %), mais attention : l’arbre cache une forêt de complexités. L’intérim, baromètre du besoin de flexibilité des entreprises, accuse un recul de -0,8 %. Traduction ? Les secteurs comme l’industrie et la construction hésitent à se projeter, pris dans une équation incertaine entre coût et demande. 

Au rayon des moins bonnes nouvelles, le taux de chômage régional repasse à 8,9 % (+0,2 point). Une hausse modérée mais symbolique, qui montre que le marché du travail a du mal à absorber la population active croissante. L’Hérault, lui, limite la casse (+0,1 point), mais il reste dans la moyenne haute des départements français. Le calcul est simple :  la création d’emplois, même positive, ne compense pas les besoins d’une région dynamique démographiquement. Et si cette tendance persiste, le fossé entre l’offre et la demande d’emplois risque de s’élargir, avec des conséquences sociales et économiques profondes, note l’Insee

Rapport Insee 3e trimestre 2024 ©Insee
Rapport Insee 3e trimestre 2024 ©Insee

Des piliers et des fragilités 

Enfin un peu de stabilité dans un monde qui bouge. L’industrie régionale gagne 500 emplois (+0,2 %), portée notamment par les secteurs technologiques comme la fabrication de matériels de transport (+0,6 %). Les succès de la Haute-Garonne dans l’aéronautique et le spatial y sont pour beaucoup. Mais qu’en est-il de l’Hérault ? Ici, l’impact reste limité. Avec un tissu industriel réduit, le département ne bénéficie pas pleinement de ce rebond. Pour lui, l’enjeu reste ailleurs : diversifier ses activités économiques pour ne plus dépendre exclusivement des services et du tourisme. 

Car si l’attractivité est l’une de ses plus grandes forces, l’été 2024 ne restera pas dans les annales du tourisme en Occitanie. Les nuitées reculent de -2,5 %, plombées par une baisse de la clientèle française (-3,6 %). Certes, les touristes étrangers, eux, augmentent (+4,5 %), mais leur enthousiasme ne suffit pas à combler le vide laissé par les vacanciers hexagonaux. Dans l’Hérault, où le tourisme est un pilier économique, cette désaffection frappe fort. La météo capricieuse de septembre, couplée à une inflation qui freine les budgets vacances, a mis à mal campings et hôtels littoraux. Résultat : moins de visiteurs, moins de recettes et une concurrence toujours plus rude…

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Depuis 1973, d’abord sous format magazine, puis via son site, Hérault Tribune informe le public des événements qui se produisent dans le grand Agathois, le Biterrois et le bassin de Thau.

Depuis 1895, l’Hérault Juridique & Economique traite l’économie, le droit et la culture dans son hebdomadaire papier, puis via son site Internet. Il contribue au développement sécurisé de l’économie locale en publiant les annonces légales.