Procès Pissarra : "J'ai dit 'laissez tomber, elle est morte'", les dernières minutes d'Amandine décrites à la barre
Après les aveux de l'accusée, mardi 21, la troisième journée de procès de Sandrine Pissarra et de son compagnon, mercredi 22 janvier, apporte elle aussi son lot de réponses. On sait ce qui s'est passé le jour de la mort de la petite Amandine.
Ambre Florès est la soeur d’Amandine, elle a un an de plus. Le jour où sa petite soeur est morte, le 6 août 2020, Ambre était présente. Si les deux accusés, Sandrine Pissarra et Jean-Michel Cros n’ont jamais dit ce qui s’est réellement passé ce jour là, la jeune fille de 19 ans a raconté les dernières minutes de la vie d’Amandine, décédée après avoir été torturée toute sa vie par sa mère et affamée durant ses dernières semaines.
“Maman était paniquée“
“Quand je me suis réveillée, vers midi, maman était paniquée, raconte Ambre, en parlant vite, avec une voix enfantine. Elle m’a dit ‘Amandine va très mal’.” La jeune fille poursuit en disant que son beau-père, Jean-Michel, a “aidé Amandine à monter” au deuxième étage. Plusieurs fois depuis le début du procès il avait été demandé aux deux accusés comment Amandine, qui ne pesait plus que 28 kg pour 1,55 m et qui avait sur le corps des escarres de fait de son immobilité, avait réussit à monter les escaliers, puisqu’elle vivait enfermée dans le débarras du rez-de-chaussée.
“Amandine a commencé à mousser“
“Ma mère m’a demandé de la laver,” poursuit la jeune adulte qui dit avoir répondu qu’à 13 ans, Amandine savait se laver seule. “Pendant que je la douchais, Amandine me parlait mais je ne comprenais pas ce qu’elle disait”. C’est alors que la petite a “commencé a tousser. On a voulu l’emmener aux urgences, maman est parti chercher la voiture. Amandine a commencé à mousser, de la mousse sortait de sa bouche. Et puis j’ai dit : ‘laissez tomber elle est morte'”.
“Elle dit vrai sur tout ?” “Oui“
Selon le professeur Eric Baccino, médecin légiste, son décès serait dû à un “trouble du rythme cardiaque” secondaire à un état d’amaigrissement extrême associé à une septicémie et à “un possible syndrome de renutrition inappropriée”. En descendant les escaliers, Ambre raconte avoir vu “un saladier de pâtes plein et la boisson hyperprotéïnée vide” que son beau-père serait aller acheter le jour même. Sandrine Pissarra l’admet ce mercredi, le matin du 6 août elle a donné à Amandine un peu de compote et une brique de boisson énergisante. “La boisson aurait suffit” à tuer Amandine, selon le professeur Baccino, car “il faut renourrir progressivement les personnes qui ont été à ce point dénutries”.
S’adressant à Sandrine Pissarra, le président de la cour demande : “Elle dit vrai sur tout ?” “Oui, répond la mère accusée, et je tiens a la remercier, elle a su dire ce qui s’est réellement passé malgré son jeune âge”. Interrogé, Jean-Michel Cros continue de nier avoir monté Amandine au second étage.